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22/11/2023

Stratégie gouvernementale pour le « Bien vieillir » : les infirmières oubliées ? 

Attendu de longue date, le projet de loi Bien vieillir, présenté le 17 novembre par Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des familles, est débattu au parlement depuis le 20 novembre. Des mesures sont bien entendu envisagées dans le secteur médical et médico-social. Pour autant, les infirmières sont loin d’être en première ligne dans l’accompagnement envisagé vis-à-vis des personnes âgées.  

En 2030, 1 Français sur 3 aura plus 60 ans, donc pour la première fois, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. En 2050, 2 millions de personnes bénéficieront de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) contre 1,4 million en 2023. Face à ces données, le gouvernement dégaine sa stratégie « Bien vieillir : préparer la France de demain, ajouter de la vie aux années », organisée autour de quatre axes.

Le premier axe « prendre en compte de nouveaux besoins et reconnaître la place des seniors » prévoit des mesures pour aménager tous les territoires et faciliter la mobilité des seniors ; pour faire évoluer les services publics afin de simplifier les démarches administratives et pour mieux répondre aux demandes des citoyens âgés.

Le deuxième axe, « donner le choix de vieillir où on le souhaite » cherche à répondre à la volonté de plus de 9 Français sur 10 souhaitant vieillir chez eux. Le gouvernement entend favoriser le virage domiciliaire en diversifiant les offres d’accueil et d’hébergement, en soutenant l’habitat intermédiaire et en transformant les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Pour permettre aux personnes âgées de rester chez elles, les 7000 services autonomie vont être renforcés et 25 000 places de soins infirmiers à domicile vont être créées d’ici 2030. De même que la tarification du volet soins des Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) va être réformée pour permettre l’accompagnement des personnes ayant des besoins en soins plus importants. 50 000 professionnels soignants, principalement des aides-soignants et des infirmiers devraient être recrutés dans les Ehpad pour pallier le manque de personnel dans ces établissements et mieux accompagner les résidents.

L’axe 3 « accompagner les solidarités entre générations » entend renforcer l’engagement citoyen ou associatif et valoriser l’expérience ainsi que la transmission des personnes âgées afin de lutter contre l’isolement social.

Enfin, le 4e axe « garantir les droits et la participation des citoyens âgés » prévoit des mesures pour renforcer le respect de la dignité des personnes âgées et préserver leur autonomie, quel que soit leur état de santé ou de dépendance. Pour y parvenir, le gouvernement entend renforcer la médicalisation des Ehpad et y sécuriser la prise en charge médicamenteuse. Le recrutement des 50 000 professionnels soignants est notamment prévu à cet effet. Les missions du médecin coordonnateur seront étendues pour lui permettre de réaliser des prescriptions et de devenir le médecin traitant des résidents qui le souhaitent. La présence de professionnels la nuit devrait aussi être renforcée pour assurer la continuité des soins.

Miser sur les infirmiers

Face à ces différentes mesures, les réactions ne se sont pas fait attendre, notamment de la part de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), l’un des trois syndicats représentatifs des infirmières libérales (idels). Il s’interroge sur la démarche adoptée par le gouvernement « qui demande à la société toute entière de se mobiliser afin d’apporter des réponses concrètes pour mieux accompagner tous nos concitoyens et garantir leurs droits ». Pour y parvenir, le ministère demande à ce que « la société toute entière se mobilise ». Mais alors, « pourquoi ne pas commencer par mobiliser et interroger ceux qui s’occupent déjà de nos concitoyens âgés ? demande la FNI. Les infirmiers libéraux, vous connaissez madame la Ministre ? Ou sont-elles pour vous des fantômes du domicile ? » Les idels prennent déjà en charge 80 % de la population âgée, permettant à ces personnes de rester à domicile. « Comment accorder du crédit à une stratégie qui ne parle pas aux acteurs qui sont au quotidien au domicile des personnes concernés ? »,pointe la FNI. Le syndicat plaide pour qu’enfin, tous les intervenants (soignants, aides à la personnes, monde du sanitaire et monde du médico-social) soient réunis autour de la table, pour que la coordination permette que l’accompagnement des personnes âgées et de leur famille soit un succès.

Pour lire l’intégralité de la Stratégie Bien vieillir

https://solidarites.gouv.fr/sites/solidarite/files/2023-11/Strategie-bien-vieillir-novembre-2023.pdf

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