Surchauffe à Paul-Guiraud

10/09/2013

Surchauffe à Paul-Guiraud

Grèves, droit d’alerte, interpellation du contrôleur des lieux de privation de liberté… le climat social est tendu au groupe hospitalier psychiatrique de Villejuif.

L’été a été chaud au groupe hospitalier Paul-Guiraud, établissement public psychiatrique de Villejuif (Val-de-Marne). Le 20 août, une journée de grève était observée. Et le 28 août, une réunion du CHSCT (1) était convoquée en réponse à un droit d’alerte – le quatrième cette année – lancé par Joël Volson, infirmier et représentant du personnel au CHSCT. Motif : une insuffisance de personnel.

Des patients confinés plus de 37 heures

« Dans l’unité pour malades difficiles du pavillon Henri-Collin, le 28 août, au lieu des cinq personnels considérés comme l’effectif minimum de sécurité et de fonctionnement dans ce service, il y avait trois infirmiers le matin, et trois infirmiers plus un aide-soignant l’après-midi », rapporte Joël Volson. Douze malades seraient, ainsi, restées confinées dans leur chambre durant 37 h 30.

En cause, les restrictions budgétaires imposées sur les remplacements par des intérimaires. « Nous avons un budget contraint, explique Henri Poinsignon, directeur de l’établissement. Depuis le début 2013, nos cadres sont alertés sur ce point. Il nous faut faire avec. Et il n’est pas normal, alors que nous avons créé 340 équivalents temps plein, de faire autant appel à des intérimaires. »

Et le responsable de contester formellement les informations apportées par le représentant syndical. « Ce sont seulement deux ou trois patientes qui sont restées en chambre, sur prescription médicale », justifie-t-il. Il cite aussi les conclusions de l’inspecteur du travail, intervenu dans l’établissement. Celui-ci estime qu’un « effectif inférieur à celui défini comme effectif de fonctionnement ne peut recevoir la qualification de danger grave et imminent ».

Souffrance au travail

Joël Volson persiste et signe. « Dans cette unité, j’ai pu apprendre que la même situation au regard des effectifs s’était déjà produite le 2 août après-midi, le 5 août au matin, le 10 août toute la journée, le 14 août au matin, le 16 août au matin, le 17 août au matin et le 21 août après midi », écrit l'infirmier dans une lettre adressée à la ministre de la Santé. Et de citer, lui aussi, les conclusions de l’inspecteur du travail, qui mentionne un temps de travail excessif, une charge et une intensité de travail accrues pouvant « avoir une incidence sur la souffrance au travail ».

« Nous recherchons des solutions, nos cadres et chefs de pôle réfléchissent à des propositions pour améliorer la situation », plaide le directeur. Pour autant, il fait remarquer que son établissement compte parmi ceux qui accordent le plus grand nombre de jours de RTT, soit 27 journées par an… « Notre crainte est, en effet, que l’on cherche à revenir sur cet accord RTT », s’inquiète Joël Volson.

Le syndicaliste de Sud Santé a donc saisi le contrôleur des lieux de privation de liberté, et attend les suites qui seront données à ses différentes interpellations. Un autre préavis de grève est, d’ores et déjà, annoncé pour le 17 septembre.

Sandra Mignot



1- Comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail.

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