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11/09/2024

SYLVAINE MAZIÈRE-TAURAN : LES COMPÉTENCES INFIRMIÈRES DOIVENT ÊTRE RECONNUES

Élue présidente de l’Ordre national des infirmiers en avril pour une durée de 3 ans, Sylvaine Mazière-Tauran dévoile, dans L’INFIRMIÈR.E de septembre, ses ambitions pour la profession : reconnaissance, pratique avancée, spécialités… Revue des (nombreux) sujets au menu de son mandat. [Extraits]

RETROUVEZ LA TOTALITÉ DE L'INTERVIEW DANS L'INFIMIÈR.E DE SEPTEMBRE

UNE PARTIE DES INFIRMIÈRES REFUSE DE S’INSCRIRE À L'ORDRE. QUE LEUR DIRE ?

Il est dommage qu’on n’ait pas réussi à faire comprendre l’intérêt de cet Ordre. Le constat simple : nous sommes des infirmières qui « pensent », et pas seulement des infirmières qui « pansent ». Nous sommes donc capables de dire ce qu’il est nécessaire de faire pour la profession, dans l’intérêt du patient et de la qualité des soins...

L’Ordre représente l’unité de la profession, permet de porter une voix, de faire reconnaître nos compétences, notre capacité à apporter au patient notre raisonnement clinique, notre consultation infirmière… En un mot, notre contribution au système de santé...

ON DIT QUE L’ORDRE DOIT AIDER LES INFIRMIÈRES À MONTER EN COMPÉTENCE, QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Les compétences, les infirmières les ont déjà, l’enjeu est de les faire reconnaître. Les infirmières sont capables de conduire des raisonnements cliniques, de poser des diagnostics infirmiers, de coordonner les prises en charge, de guider les patients dans leur parcours…

C’est ce manque de reconnaissance qui cause l’impatience des infirmières vis-à-vis des politiques...

COMMENT DEVRAIT SE TRADUIRE, CONCRÈTEMENT, CETTE RECONNAISSANCE ?

Cela passerait par exemple par la pleine reconnaissance pour une infirmière de sa capacité à vacciner, ou encore à déterminer la manière de traiter une plaie....

De même, quand une personne âgée a besoin d’un accompagnement pour regagner en autonomie, pourquoi devons-nous attendre une prescription médicale pour établir le projet de soins ? ...

LES BOULEVERSEMENTS POLITIQUES ONT MIS UN COUP D’ARRÊT AUX TRAVAUX ENTAMÉS. COMMENT LES REMETTRE À L’OUVRAGE ?

Ce sera une stratégie de lobbying auprès de toutes les parties prenantes, qu’il s’agisse du nouveau gouvernement ou de la nouvelle Assemblée nationale. Nous allons devoir recommencer le travail. Énormément de temps a été perdu : cela fait 4 ans que ça dure, 5 ministres se sont succédé depuis le lancement de ces travaux…

QUELLES SONT LES PERSPECTIVES POUR LA PROFESSION ?

... Certains vont préférer exercer le métier socle et en changer plusieurs fois, d’autres vont se diriger vers la recherche, l’enseignement, la pratique avancée, les spécialités, les modes d’exercice spécifiques telles que la santé scolaire ou la santé au travail...

... Et j’ajoute, bien qu’il ne s’agisse pas d’un domaine de compétence ordinal, que la rémunération des infirmières françaises n’est toujours pas à la hauteur de celle des infirmières européennes.

LA PROFESSION DÉPLORE SOUVENT UN MANQUE D’ATTRACTIVITÉ...

Améliorer l’attractivité passe par les conditions dans lesquelles les infirmières expriment leurs compétences. Au domicile comme à l’hôpital, elles souffrent de n’avoir pas le temps de se consacrer aux soins relationnels, à l’accompagnement et à l’éducation thérapeutique dont elles sont capables...

Nous sommes l’un des pays européens où les infirmières ont le plus de patients à soigner. Or, on ne peut pas exercer de la même manière quand on a 8 patients que lorsqu’on en a 12 ou 15...

Propos recueillis par Adrien Renaud

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