Tabac : les professionnels de santé en première ligne

30/03/2012

Tabac : les professionnels de santé en première ligne

Selon une récente étude, plus de 50 % des Français considèrent que l’accompagnement médical est le meilleur moyen d’arrêter de fumer. Dans les faits, une minorité de fumeurs dépendants franchissent le pas.

Sur les treize millions de fumeurs que compte la France, plus d’un quart seraient résolus à arrêter le tabac en 2012. Et pour y parvenir, la majorité d'entre eux font confiance aux professionnels de santé, selon une étude Harris interactive pour Pfizer, publiée mi-mars, sur « La relation des Français au tabac ».
Les quelque 1000 personnes interrogées – fumeurs, ex-fumeurs ou non-fumeurs - sont ainsi plus de 50% à juger qu’un médecin est le plus à même de les accompagner dans leur démarche d’arrêt du tabac. Près de 10% se tourneraient plutôt vers un pharmacien. Parmi les fumeurs sondés, 31,7% jugent que les médecins sont les plus crédibles sur le sujet et 52,9% de ceux qui sont prêts à consulter pensent qu’un médecin leur permettra de connaître toutes les solutions de sevrage disponibles et d’être conseillé sur la plus adaptée à leur cas.

Devoir d’information
Un plébiscite qui reste virtuel. Seul un million de fumeurs suivent effectivement un traitement, alors que huit à dix millions seraient dépendants à la nicotine. La faute à un remboursement très insuffisant des médicaments – le sevrage tabagique n'est remboursé qu'à hauteur de 50 euros par an - et à leurs prétendus effets secondaires, selon le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). « L’Assurance maladie refuse de prendre en charge l’addiction au tabac comme une maladie chronique », déplore-t-il, rappelant que le tabac tue « 75000 personnes par an » en France, alors qu'au Royaume-Uni, l'accompagnement médical des fumeurs a permis de baisser le nombre de cancers.
Plus inquiétant selon le spécialiste : fumer est considéré comme une simple « mauvaise habitude » pour de nombreux professionnels de santé, qui ne jouent pas leur rôle de prévention contre les méfaits du tabac. « C’est une erreur médicale de ne pas s’occuper des fumeurs », lance Bertrand Dautzenberg, qui évoque le cas d’un chirurgien-dentiste condamné à verser 1500 euros de dommages intérêts à l’un de ses patients fumeur pour avoir failli à son devoir d’information.
Un devoir qui concerne aussi les infirmières selon le pneumologue. « Dans tous les autres pays d’Europe, les infirmières sont en première ligne; en France, non », souligne-t-il, citant néanmoins l'action exemplaire de l’Association française des infirmières tabacologues.

Aveline Marques

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