Nadia Merimi, l’infirmière française détenue au Tchad dans l’affaire de l’Arche de Zoé, a été hospitalisée dans la nuit du 11 au 12 novembre à la base militaire française de N’Djamena suite à un « malaise », selon son avocat tchadien Abdou Lamia. Des sources tchadiennes ont évoqué dans la journée de lundi une possible tentative de suicide, version démentie par ses avocats. Joint par « L’Infirmière magazine », Mario Stasi, son avocat français, a évoqué lundi « un problème médicamenteux ».
Mario Stasi a par ailleurs critiqué l’intervention de Nicolas Sarkozy, qui s’est engagé à ramener en France les six Français détenus au Tchad, accusés d’avoir tenté d’emmener en France 103 enfants tchadiens. « Il aurait mieux fallu qu’il ne dise rien, a estimé Mario Stasi. Son déplacement et ses propos ont été très mal perçus au Tchad. Aujourd’hui, la tonalité employée par la France est très différente. »
Les images tournées pendant l’opération et diffusées par M6 montrent que Nadia Merimi exprimait des doutes sur la légitimité de l’opération. Un élément que son avocat ne devrait pas chercher à exploiter : « Il faut marquer la solidarité avec les autres personnes détenues. Pour autant, Nadia Merimi doit être libérée en priorité. Le rôle d’une infirmière est par nature restreint. Par ailleurs, son rôle, c’est seulement de soigner, ce qui exclut toute autre intention. »
Sur les images diffusées par M6, on voit Nadia Merimi réaliser de faux bandages sur des enfants, et expliquer : « On est en train de simuler une perfusion pour faire croire à une évacuation sanitaire. » Mario Stasi ne veut pas réagir : « J’ai parlé dé cet épisode à Émilie Lelouch, également détenue. Elle m’a dit que certains enfants avaient besoin de soins, et que les autres enfants avaient demandé ces bandages par jeu. »
Quant à savoir si une soignante peut, d’un point de vue éthique, réaliser de faux soins, Mario Stasi, anciennement membre du Comité consultatif national d’éthique, ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
Nadia Merimi, âgée de 31 ans, a travaillé auprès d’enfants cancéreux à l’hôpital Curie, à Paris. Elle est originaire de Boulogne Billancourt. Muette la semaine dernière, la municipalité a publié lundi un communiqué pour lui apporter son soutien.
A.L.G.
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