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05/12/2022

Témoignage Idel : des soins palliatifs a domicile biens bordés

Prendre en charge des patients en soins palliatifs induit un suivi complexe pour lequel les infirmières libérales ne doivent pas hésiter à s’entourer, en faisant appel, notamment à une équipe mobile de soins palliatifs. Témoignage de Thomas Ayesa, Idel à Floirac (Gironde)

 « L’activité de notre cabinet se concentre sur la ville. L’inconvénient, c’est que les médecins sont saturés. Nous parvenons quand même à échanger avec eux, notamment dès lors qu’il est question de fin de vie. Nous utilisons le logiciel Paaco-Globule, porté par l’Agence régionale de santé (ARS), pour échanger. Notre cabinet est très familial, avec une patientèle qui, à 90 %, a plus de 80 ans. Nous prenons en charge tous les soins, notamment les nursing, et nous savons que tôt ou tard, le palliatif peut arriver. Nombreux sont les patients qui souhaitent rester à domicile pour leur fin de vie. Nous acceptons de les accompagner, à condition de l’être nous aussi, afin que personne ne souffre de cette décision.

PRISE EN CHARGE PROTOCOLISÉE

Depuis cinq ans, nous sollicitons l’équipe mobile de soins palliatifs, l’Estey Mutualité. Étant extérieurs, les professionnels de cette équipe sont neutres et apportent un cadre. Dès lors que nous recourons à leurs services, ils organisent une réunion avec le patient, les aidants, le médecin traitant et tous les autres professionnels de santé impliqués pour échanger sur le suivi. La mise en place de protocoles avec le réseau nous permet de savoir comment réagir en fonction de l’évolution de la situation du patient. Tout repose
sur son libre choix, en sachant que les décisions prises peuvent évoluer en fonction de la souffrance du patient et de ses proches.

« ANTICIPER APAISE LES TENSIONS »

D’ailleurs, dès la première réunion, les membres du réseau abordent la question des directives anticipées afin de disposer d’un fil conducteur pour la prise en charge. Le fait d’anticiper apaise les tensions. Tout le monde est plus serein et rassuré. Les patients se sentent écoutés et ils savent quand nous appeler ou qui appeler, en sachant que notre cabinet assure les astreintes la nuit pour des protocoles de douleur, de saignement et la détresse respiratoire. Nous avons déjà effectué des sédations profondes, qui peuvent être vécues comme un soulagement et un apaisement pour le patient et ses proches,
justement parce que la prise en charge a été protocolisée.
Avec mes collègues, nous échangeons beaucoup sur le sujet et nous nous questionnons sur ce que nous aurions pu éventuellement mieux faire dans l’accompagnement proposé. Le réseau nous contacte également, pour effectuer un récapitulatif de la situation. Ils sont à notre disposition si nous voulons débriefer mais nous n’avons jamais
ressenti le besoin de le faire.

Propos recueillis par Laure Martin

Ce témoignage est extrait de l’article « Soins palliatifs à domicile : ne restez pas isolées », paru dans l’infirmièr.e N° 25, octobre 2022.

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- Soubelet I., « Soins palliatifs : aider les Français à s’approprier leurs droits »,  sur espaceinfirmier.fr le09/02/2022

- Martin L., « Face au deuil, j’offre un bol d’oxygène », sur espaceinfirmier.fr le09/02/202206/01/2021

- Trappo H., « Le CCNE envisage l’aide active à mourir », paru dans L'infirmièr.e n° 25 de janvier 2022

- Daydé M.-C., « Pionnière de la fin de vie », paru dans L'infirmière Libérale Magazine n° 362 d'octobre 2019

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