Tensions à l'hôpital d'Ajaccio

24/04/2012

Tensions à l'hôpital d'Ajaccio

Un conflit entre la CFDT et la direction a secoué la Miséricorde, la semaine dernière. Au coeur de l’affrontement : la titularisation de 168 contractuels. Si un premier accord concernant 32 agents a été signé, les termes du second contrat de retour à l’équilibre financier de l’établissement, largement déficitaire, restent à définir.

 

Le climat social s’apaise au centre hospitalier d’Ajaccio « La Miséricorde ». Après une semaine de conflit, syndicalistes et direction ont signé, vendredi 20 avril, un protocole d’accord portant sur la titularisation de 32 agents, dont dix infirmières et une sage-femme. L’entente intervient après plusieurs négociations avortées : à l’ARS d’abord, puis au sein même de l’hôpital, avant que ne s’interpose Simon Renucci, maire d’Ajaccio et président du conseil de surveillance.
La situation reste tendue. La CFDT, qui avait lancé un appel à la grève illimitée cette semaine, réclame l’intégration de l’ensemble des contractuels de l’établissement. Cette revendication vise 63 CDI - l’accord ne concerne que la moitié d'entre eux - et 103 CDD, soit 168 personnes au total.  Si le directeur de l’établissement, André-Gwenaël Pors, a fait de la titularisation des infirmières une priorité, ce n’est pas le cas des aides-soignantes et ASH, dont « l’effectif est considéré en surnombre ».

14 millions d’euros de déficit
Pour résoudre ce dilemme, une réunion entre partenaires sociaux aura lieu le 9 mai. Elle s’annonce d’ores et déjà complexe, vu le contexte budgétaire. L’hôpital présente en effet un déficit chronique, qui avait nécessité dès 2009 la mise sous tutelle de l’établissement et l’instauration d’un contrat de retour à l’équilibre financier (Cref). « A ce jour, le déficit structurel est de 14 millions d’euros, sur un budget global de 100 millions d’euros », note le directeur, qui chiffre à 1 420 emplois équivalents temps plein (ETP) la totalité du personnel. Et ce dernier de rappeler que « dans le précédent CREF, qui s’est achevé en 2012, la cible était de 1 292 ETP ». La réduction des effectifs ne s’est donc pas déroulée comme prévu. Pas de quoi rassurer la CFDT. « Nous avons déjà perdu 120 emplois dans le premier Cref, commente Dominique Milani, l’un des représentants du syndicat. Et on ne sait pas ce qu'il va y avoir dans le prochain… »
Selon la direction, ce nouveau Cref 2012-2016 sera examiné dans les semaines à venir à l’ARS, avant d’être soumis en juillet en comité technique paritaire. Il ne serait toutefois pas question de réduction d’effectif sèche. André-Gwenaël Pors évoque plutôt « une réorganisation du travail, la gestion des remplacements ». Ce dernier estime toutefois impossible de tenir compte des départs en retraite, en raison de l’évolution de la réglementation.
En attendant ce second Cref, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, vient d'annoncer l’attribution d’une aide exceptionnelle de l’Etat, 135 millions d’euros, destinée à financer en partie la reconstruction du centre hospitalier et la retructuration des urgences.

Marjolaine Dihl
(Photo: © maya - Fotolia.com)

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