Thierry Amouroux pointe “un problème de communication” autour de l'ordre infirmier
Candidat à Paris, le président du SNPI-CGC rejette les arguments des opposants à l'ordre.
L'Infirmière magazine : Pourquoi vous présentez-vous à l’ordre infirmier ?
Thierry Amouroux : C’est l’exemple des pays européens qui m’a décidé. J’ai siégé dans les instances internationales de la profession. J’ai vu que dans chaque pays, les ordres permettent de prendre en compte la dimension infirmière de la santé. En France, pour l’instant, on est très bons sur le curatif, mais on ne fait pas grand-chose sur la prévention, les soins de santé primaires, la relation d’aide et l’éducation thérapeutique.
Que pensez-vous de l’attitude des syndicats qui ont appelé au boycott?
Ils ont le droit d’être contre l’ordre, mais ils devraient employer des arguments corrects. Dire : “l’ordre, c’est Pétain”, c’est faux et ça ne fait pas avancer les choses, comme faire croire que l’ordre partagera les idées sur l’avortement du député Jean-Luc Préel, à l’origine de la première proposition de loi. Le SNPI-CGC, dont je suis président, a milité pour cette création. On peut être un militant syndical et être favorable à l’ordre, c’est la même démarche : agir pour ne pas subir.
Pourquoi y a-t-il eu si peu de candidats ?
Il y a très clairement eu un problème de communication. Pas de campagne nationale, pas d’affiche du ministère… Fin février, en pleines vacances scolaires, les infirmières ont reçu un courrier à l’hôpital pour leur dire de se présenter avant le 10 mars ! La peur de l’inconnu a aussi joué : certaines n’ont pas osé se présenter, en se disant “je ne sais pas à quoi ça m’engage…” Moi, je trouve que c’est une expérience formidable d'être des pionniers, alors que dans quelques années, tout risque d’être codifié par les habitudes ou les règlements intérieurs !
Serez-vous candidat au Conseil régional et au Conseil national ?
Je suis un pragmatique, je vais déjà me concentrer sur l’étape du Conseil départemental.
Recueilli par A.L.G.
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