Les soignants du CHU de Toulouse ont questionné leurs pratiques le 26 janvier dernier, à l'occasion de la 17ème Journée scientifique soignante.
Jeudi dernier, le CHU de Toulouse organisait la dix-septième édition de sa Journée scientifique soignante, qui a attiré quelque 300 professionnels, auxquels ont été présentés six projets d'innovation, d'évaluation des pratiques professionnelles, et de recherche proprement dite, avec pour fil conducteur le « juste » soin. Un événement d’importance pour Nadia Peoc'h, cadre de santé et responsable de la promotion de la recherche médicale au CHU de Toulouse, qui a rappelé que « la recherche était au cœur du système de formation continue. D'ailleurs, le décret relatif au DPC paru début janvier la rend obligatoire. »
Dire pour mieux faire
« Communiquer, s’exprimer devant un auditoire, relève quasiment du militantisme afin de faire connaître la démarche », a commenté Aude Berlan, infirmière cadre des services mortuaires du CHU de Toulouse, qui présentait son projet. La soignante s'est lancée dans la démarche de recherche en 2009, suite à sa confrontation à la prise en charge d'un mort de la rue. « Dans mon cas, explique-t-elle, la recherche a un rapport assez naturel au quotidien, puisqu'il s'agit notamment d'établir une sorte de listing des besoins, des problèmes rencontrés, et de fédérer les différents acteurs au sein d'un « réseau de prendre soin ». Marie-Claude Valléjo, cadre de santé, qui présentait elle aussi ses travaux, rejoint Aude Berlan sur cette notion du « rendre visible. » « Prendre la parole, c'est aussi s’adresser à l'ensemble de la communauté hospitalière, parler, aussi, au nom de ceux qui n'en ont que rarement la possibilité, comme les aides-soignantes », souligne-t-elle. Dans le cadre d'un master 1, elle s'est penchée sur la notion de soin, s’interrogeant sur « l'éthique au cœur des petites choses. » « Une approche scientifique est l'occasion de valoriser la relation de soin, notre cœur de métier, face à la quantification toujours plus systématique », insiste-t-elle. Il semblerait qu'au sortir de cette journée, motivées par le partage d'expériences, les équipes soignantes réinvestissent d'autant mieux les résultats des recherches.
Sophie Magadoux