Tout pour le périnée

Inauguré le 3 novembre, le Centre médical 104 (1), situé dans le 11e arrondissement de la capitale, se compose de deux entités : le Cerp (centre d’exploration et de rééducation périnéale) et le Cegov (centre pluridisciplinaire de gynécologie, d’obstétrique et d’urologie). Gynécologues, obstétriciens, urologues, kinésithérapeutes, sages-femmes, mais aussi une psychothérapeute sexologue et un physiothérapeute proposent depuis le 13 novembre des consultations concentrées en un même lieu, adossé à la clinique De Vinci, située juste en face. Celle-ci abrite un service de chirurgie et une maternité et dispose, le cas échéant, de tout le matériel technique nécessaire à une éventuelle intervention chirurgicale.
Prévention et bilans post-partum
Le Centre médical 104 entend mettre l’accent sur la prévention en assurant des bilans post-partum précoces. « Ce bilan permet de traiter immédiatement le moindre problème, aussi bénin soit-il et d’éviter son évolution vers une gêne plus importante », explique Alain Bourcier, physiothérapeute spécialisé en rééducation pelvipérinéale. « Nous recommandons aux femmes enceintes de faire un premier bilan pendant la grossesse afin de définir si elles présentent un terrain à risque et ainsi anticiper la prise en charge », ajoute-t-il.
Plus généralement, le centre propose l’exploration et le traitement de la totalité des dysfonctionnements périnéaux, qu’ils touchent la femme ou l’homme. « Les pathologies du périnée sont diverses : incontinence urinaire ou anale, pesanteur périnéale, vessie instable, problèmes de miction, cystites à répétition, dysfonctionnement sexuel », énumère Alain Bourcier. La liste des examens assurés par le Centre médical 104 est longue : bilan urodynamique, manométrie anorectale, échographies, colposcopies, hystéroscopies, cystoscopies, etc.
Tabou
Les pathologies du périnée, qui induisent parfois de fortes perturbations sur la vie sociale et sexuelle des personnes, demeurent largement taboues. Pour preuve, seulement 7% des femmes diagnostiquées entreprennent un traitement ou une rééducation.
On a tendance à l’oublier, mais les hommes aussi ont un périnée, même s’il est moins fragilisé par les accouchements que celui des femmes et pour cause ! Chez l’homme aussi, tout dysfonctionnement périnéal peut conduire à des troubles urinaires, anorectaux ou sexuels invalidants.
La périnéologie concerne tout le monde, insiste Alain Bourcier. Si l’on prend l’exemple du prolapsus (descente d’organes qui peut concerner aussi bien la vessie que le rectum ou encore l’utérus chez la femme, quand ce n’est pas les trois à la fois), il concerne entre 37 et 42% des femmes à divers degrés, à en croire les publications internationales. Les causes sont souvent multifactorielles, mais il y a des professions et des activités sportives « à risque ». Ainsi les femmes qui travaillent debout ou celles qui portent de lourdes charges comme les commerçantes, les brocanteuses, les coiffeuses ou encore les hôtesses de l’air sont sujettes au prolapsus. L’équitation et le trampoline sont contre-indiqués chez les femmes qui ont un plancher pelvien distendu, indique Alain Bourcier.
C.A.
(1) 104 avenue Parmentier 75011 Paris.