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08/09/2022

Trois infirmières sur la sellette au CCAS de Boucau

C’est un coup de massue qu’ont reçu les infirmières du centre municipal de soins infirmiers de Boucau (Pyrénées-Atlantiques) fin août. La municipalité les a informées de sa volonté de fermer le centre d’ici à la fin de l’année, mettant de fait un terme à leur activité au sein de la structure. Outre la mise en cause d’un service rendu à la population, cette décision à venir est source d'inquiétude au sujet de leur reclassement.

« C’est à mon retour de vacances que j’ai appris la nouvelle, s’émeut Stéphanie Latrille, infirmière depuis douze ans au sein du centre de santé géré par le Centre communal d’action sociale (CCAS). Le maire nous a convoquées pour nous annoncer sa volonté de fermer la structure. Nous ne nous y attendions vraiment pas. » Et de poursuivre : « J’ai une collègue qui devait être titularisée en septembre, et à la place, il lui a annoncé qu’elle allait être au chômage à la fin de l’année, ce n’est pas facile. »

Le CCAS : un service public de proximité

Les trois infirmières prodiguent des soins à une vingtaine de patients par jour, offrant un service de santé de proximité à cette commune de 8 700 habitants. « Le centre de santé existe depuis une cinquantaine d’années et répond aux besoins de la population, rappelle Denis Dartigoueyte, secrétaire CGT territoriaux au sein de la collectivité. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où l’employeur souhaite faire des économies et s’en prend au centre de santé. Il est dans une logique de rentabilité alors que nous parlons de service public. » D’après le représentant syndical, le maire estime que les usagers ne seront pas lésés car ils pourront se tourner vers des infirmières salariées. « Mais pour les patients ayant des soins d’hygiène et pour ceux présentant des troubles psychiatriques par exemple, il peut leur être difficile de trouver des infirmières libérales acceptant de les prendre en charge », estime Stéphanie Latrille.

Un reclassement sur dix ans

Pour les trois infirmières, l’inquiétude est grande également. « Le maire parle de reclassement alors qu’il n’y a pas de poste à pouvoir pour elles au sein de la collectivité », révèle Denis Dartigoueyte. Elles vont donc être maintenues en surnombre pendant un an, c’est-à-dire être payées mais sans leur prime, soit 200 à 400 euros en moins par mois en fonction des personnes. « La commune participe à leur paiement, donc quand le maire annonce vouloir faire des économies, ce sont en réalité des économies de bout de chandelle », dénonce le représentant syndical. Après un an, si les infirmières ne trouvent pas de travail, elles seront mises à disposition du centre de gestion départemental, pendant dix ans. Cette structure publique, qui participe à la gestion des personnels territoriaux, pourra leur proposer des postes et missions. Au cours de cette période, les fonctionnaires perdent 10 % de leur salaire chaque année. « Et si nous refusons trois missions proposées par le CDG, nous serons radiées des cadres de la fonction publique territoriale, fait savoir Stéphanie Latrille. Or, il peut nous proposer un poste dans tout le département alors que nous avons construit notre vie avec notre famille du côté de Boucau. La situation est vraiment difficile. » Pour le moment, la décision n’est pas encore définitive. Le conseil d’administration du CCAS devrait se prononcer prochainement, en sachant que la pétition lancée contre la fermeture du centre a déjà recueilli 800 signatures environ. Pour l’heure, la municipalité n’a pas répondu à l’Espace infirmier.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 09/09/2022 à 16:02
    Jiki
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    Oh! Ne vous en faites pas. Il y a du boulot ailleurs !
  • 10/09/2022 à 14:33
    oragebleu2012
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    en même temps une vingtaine de soins/jour pour 3 IDE je comprends pourquoi elles veulent garder le poste il y a du travail et pleins de postes disponibles ailleurs.
  • 11/09/2022 à 22:59
    inconnue
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    Pour répondre au message d’oragebleu2012, je pense que les infirmières sont 3 au total mais qu’une seule réalise la tournée ! Soyez réaliste, elles ne vont pas être 3 sur une seule tournée pour une vingtaine de soins!!!
    Toujours obligé de dénigrer ou de critiquer les personnes c’est affolant !
  • 12/09/2022 à 05:40
    imac75001
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    il y a énormément de postes d’infirmières à pourvoir donc pas de soucis pour l’avenir après certainement que l’enveloppe budgétaire de la commune ne permet pas de poursuivre cette activité. 3 infirmieres qui vont rapidement retrouver du travail.
  • 16/09/2022 à 06:50
    Peter
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    Pas d'inquiétude il y a des centaines de postes.
    Évidemment la cadence sera différente...
    Bon courage.
  • 22/09/2022 à 11:21
    Veronica Hadidh
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    La réaction a été supprimée car elle ne respecte pas la charte du site.
  • 22/09/2022 à 11:23
    Elina Valasquez
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