Shutterstock
Si de nombreux travaux ont déjà mis en évidence les liens entre les troubles du sommeil et les risques cardiovasculaires, une étude récente (1) apporte des données complémentaires et intéressantes en matière de santé publique concernant le rapport entre la qualité de plusieurs composantes du sommeil et les risques d’atteintes cardio-vasculaires.
Cette recherche a été menée conjointement entre l’équipe de l’Inserm du Centre de recherche cardiovasculaire à Paris et le centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne. Elle a intégré 10 157 adultes de 50 à 75 ans à Paris, et 6 733 personnes âgées de plus de 35 ans en Suisse.
Une évaluation de leur qualité de sommeil portant sur 5 composantes a été faite lors de leur inclusion, puis à 2 et 5 ans. Une surveillance de la survenue d’un évènement cardio-vasculaire a été effectuée pendant une durée de 8 à 10 ans.
Il en ressort que 5 composantes du sommeil ont une incidence sur le risque d’accidents coronariens et d’accident vasculaire cérébral. Il s’agit de la durée de sommeil (7 à 8h/24h), du fait d’être du matin, de ne pas connaitre d’insomnies, d’apnées du sommeil et de somnolences diurnes en excès. Ces 5 composantes ont amené à la création d’un score sur 5.
L’analyse des données a mis en évidence que plus le score initial à l’entrée de l’étude est élevé, moins la personne présente de risque d’accident cardiovasculaire. Les auteurs considèrent que « près de 60% des accidents cardiovasculaires pourraient potentiellement être évités si les individus présentaient tous un score optimal de sommeil ».
La seconde analyse a mis en évidence que l’amélioration d’une seule de ces composantes permet d’apporter un bénéfice significatif puisque le risque a diminué de 16% pour chaque point de score gagné au cours de la période de l’étude, quelle que soit la composante du score qui a été améliorée.
Pour les auteurs de l’étude, il est maintenant essentiel que les professionnels de santé et la population générale se saisissent de ce questionnaire très simple pour assurer une meilleure prévention des risques d’accidents cardiovasculaires et d’AVC.