Le 24 mars a eu lieu la journée mondiale de la tuberculose. L’occasion de faire un point sur la maladie et son étendue. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un tiers de la population mondiale est aujourd’hui infecté par le bacille tuberculeux. Le Partenariat Halte à la tuberculose, réseau d’organisations et de pays qui luttent contre la tuberculose, est à l’initiative de cette journée «pour montrer l’ampleur de l’épidémie et présenter les moyens de prévention et de traitement».
Les cas de tuberculose ont légèrement augmenté dans le monde, d'après un rapport publié ce mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de neuf millions (9,27) de nouveaux cas ont été comptabilisés en 2007, pour la plupart en Afrique et en Asie.
Des groupes à risque
En France, plus d’un an après la levée de l’obligation de vaccination par le BCG (1), le suivi est très insuffisant malgré les recommandations. Cette mesure n’a pas pour autant entraîné chez les enfants une augmentation des cas, à en croire une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) fin mars (2). Plusieurs groupes à risque sont en outre identifiés: Île-de-France, Guyane, antécédents familiaux, ressortissants d’un pays endémique, notamment.
En Europe, la tuberculose multirésistante est la première menace puisqu’elle génère une pharmaco-résistance très importante et très inquiétante. Les auteurs estiment qu'"un renforcement de la communication auprès des médecins vaccinateurs apparaît prioritaire".
La tuberculose arrive en deuxième position des pathologies inaugurales de sida en France (20,6%) mais en première position chez les patients d'origine africaine (34,9%), selon des résultats 2006-07 publiés dans le BEH.
Difficultés de prise en charge
Dans un autre article du BEH, Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Avicennes (AP-HP, Paris), souligne les difficultés de prise en charge des migrants infectés par le VIH et la tuberculose, qu'elles soient administratives, linguistiques ou culturelles. Un à côté de la maladie souvent oublié ou passé sous silence.
Dans le cadre de la Journée mondiale contre la tuberculose, quatre députés et un conseiller régional, de retour d'un voyage au Burkina Faso organisé par Aides et Avocats pour la santé dans le monde, et consacré à la tuberculose et à l'infection par le VIH, ont réclamé lundi une hausse de la participation financière de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La France est certes le deuxième contributeur au Fonds. Mais sa participation plafonne à 300 millions d'euros par an depuis plusieurs années.
La tuberculose reste une maladie dangereuse, contagieuse. Les recommandations devraient, avec une campagne plus large et plus ciblée, avoir un peu plus d’impact.
Lise Kipman
(1) Décret n° 2007-1111 du 17 juillet 2007 relatif à l'obligation vaccinale par le vaccin antituberculeux BCG
(2) http://www.invs.sante.fr/beh/2009/12_13/index.htm