Un Camsp pour les nouveau-nés les plus vulnérables

29/09/2010

Un Camsp pour les nouveau-nés les plus vulnérables

S'adressant aux enfants issus de la réanimation et la néonatologie, qui ne bénéficiaient pas d’un suivi systématique, un nouveau centre d’action médico-sociale précoce vient d’ouvrir au CHU de Rennes.

284 enfants accueillis, plus de 385 consultations réalisées… depuis son ouverture, en janvier 2010, le Centre d’action médico-sociale précoce (Camsp) du CHU de Rennes, a connu « une montée en charge rapide », se réjouit le neuropédiatre Gilles Bretaudeau, responsable de la structure, inaugurée fin septembre. Initié dès 1994, ce projet d’un Camsp rattaché au pôle pédiatrique du CHU de Rennes, le huitième  d’Ille-et-Vilaine, veut cibler les enfants issus de la réanimation ou de la néonatologie. Ces nouveau-nés dits «vulnérables» pâtissaient jusqu’alors d'«un vide dans la prise en charge», observe Anne Venisse, puéricultrice coordinatrice au sein de l'équipe. En Ille-et-Vilaine, on estime entre 120 et 240 le nombre de nouveaux cas de déficiences sévères par an concernant cette population.

«Il n’existe pas de suivi systématique de ces enfants dans le département, constate le Dr Gilles Bretaudeau, responsable du Camsp. Le travail effectué à travers les consultations hospitalières spécialisées, les Camsp, la PMI (1), la médecine libérale, les écoles et les familles elles-mêmes, n'est pas coordonné et repousse la reconnaissance du handicap à des âges tardifs.»

Pour organiser le dépistage précoce et systématique d’éventuels troubles et coordonner le suivi des enfants, l’idée d’ouvrir ce Camsp spécifique s'est imposée. Neuf mois plus tard, le cap semble tenu. 70% des petits patients accueillis sont des grands prématurés et des enfants présentant une pathologie anténatale ou postnatale, malformative ou neurologique. Ils présentent un risque particulier d’apparition de déficiences ou handicaps sévères.

Les parents décident
Sollicitée par les services de réanimation et de néonatologie pour les nouveau-nés et les parents les plus fragilisés par la période néonatale (très grands prématurés, très petits poids, certaines malformations, lésion neurologique…), Anne Venisse se rend directement auprès des familles pour présenter les missions du Camsp. «Il faut bien que les parents comprennent que ce sont eux qui décident de la mise en place d’un suivi ou non, explique la puéricultrice. Leur adhésion est essentielle.»

S’ils acceptent, un des deux pédiatres de la structure va les voir dans le service pour une première rencontre et consultation. Une deuxième consultation est programmée un mois après la sortie, puis tous les trois mois la première année. Ensuite, tous les six mois, jusqu’aux six ans de l’enfant. «Un contact téléphonique après le retour à la maison peut m’inciter à me rendre au domicile si je sens que c’est difficile, souligne Anne Venisse. Dans ce cas, j’y vais au plus vite, en lien avec la PMI, à moins qu’il y ait refus des parents. D’une manière générale, l’action de notre Camsp est transitoire et limitée dans le temps.» Si la prise en charge doit se prolonger, «nous orientons vers les autres Camsp, mais aussi les professionnels libéraux, les centres médico-psychologiques, ou encore les services de soins et d’éducation précoce.»

Olivier Quarante
Photo: Nadia Lasnier - Fotolia.com

1- Protection maternelle et infantile

En savoir plus.
Quelques liens sur les Camsp:
http://www.enfantdifferent.org/acces_themes/article.php?art=135&cat=
http://www.ugecamidf.fr/Pole_itep/etablissements/mission_camsp.php
http://www.lefildariane-nevers.fr/spip.php?article72

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue