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08/11/2023

Un court-métrage pour sensibiliser au cancer du sein

« Face aux étoiles », le dernier court-métrage de Laëtitia Laignel parle du cancer du sein et de l’importance du dépistage. Il sera diffusé en avant-première le 8 mars 2024 à Aix-en-Provence puis sur les chaines de télévision régionales et nationales, dans les établissements de santé et sur les réseaux sociaux. Rencontre avec l’équipe dans les coulisses du tournage.

Vendredi 27 octobre, c’est l’effervescence à la Maison Médicale de Provence, ouverte pour des consultations dans une vingtaine de disciplines, juste à côté de l’Hôpital Privé de Provence (HPP), un établissement flambant neuf situé à Aix-en-Provence. Pendant quatre jours, une trentaine de personnes travaille sur le site de l’HPP et au Centre ressource sous le regard professionnel et bienveillant de la réalisatrice Laëtitia Laignel. Diplômée du Conservatoire libre du cinéma français (CLCF) à Paris, la jeune femme a été assistante mise en scène sur de nombreux longs-métrages et des séries TV. Mais son parcours a été stoppé par une endométriose sévère. Une difficulté qu’elle a mise en image en réalisant « Toi mon endo » en 2019, un court-métrage inspiré de sa propre histoire. « Je suis engagée sur les maladies chroniques et celles qui touchent les femmes, confie la réalisatrice du court-métrage qui en a déjà plusieurs à son actif. Après l’endométriose et le cancer du sein, le prochain sera sur la « descente d’organes » ou prolapsus qui touche beaucoup de femmes et dont on parle encore trop peu. »

L’importance de l’accompagnement

Le synopsis de « Face aux étoiles » est simple : le verdict tombe et Myriam (interprétée par la comédienne de théâtre Lisa David-Dupré) est atteinte d’un cancer. À travers le regard de son frère Sacha, on découvre toute la bataille contre la maladie. « Mon objectif est de montrer tout le processus du début de l’annonce à la reconstruction mammaire, et au-delà des aspects techniques, de mettre en valeur le rôle de l’accompagnement par le corps médical et les proches. Mais aussi la résilience. Ce que j’aime dans le cinéma c’est l’authenticité, je mixe le réel avec des personnages à créer. Je mets donc un peu de la personnalité de chacun mais je cherche aussi à les faire sortir de leur case habituelle », ajoute Laëtitia Laignel. Et chacun s’y emploie à 200 %. Notamment, Pascal Mourtialon, chirurgien gynécologue depuis dix ans qui endosse ici le rôle de Sacha, le frère. « C’est un rôle de composition pour moi, précise-t-il. Je suis là pour aider Myriam à traverser cette épreuve, apprendre à gérer sa souffrance et ses émotions. Ce que je vois c’est une analogie entre un bloc opératoire et l’ambiance d’un tournage où tout le monde a une place et une tâche très précise à effectuer. Par l’écriture, la réalisatrice nous donne sa vision de la patiente, de ce qui peut se passer dans sa tête et nous apprend à mieux comprendre le langage non verbal, les signes à interpréter. Elle nous pousse et nous fait sortir de notre zone de confort. » Un rôle qui ne laisse pas indemne d’autant que Pascal Mourtialon jouait (son rôle de médecin cette fois-là) déjà dans le court-métrage de la réalisatrice sur l’endométriose. « Dans notre quotidien, quelle que soit notre casquette, il faut avoir de l’empathie. Lors de l’annonce et pour toutes les étapes de la maladie, il faut se mettre au niveau des personnes. Nous devons essayer de capter leurs personnalités et leurs craintes pour faire passer le message aux patientes. Il faut créer un lien et amener du réconfort. Parfois même, j’arrive à rigoler avec des personnes qui ont des cancers du sein. La maladie est là, on le sait, notre but est de faire avec davantage d’humanité. C’est un processus d’amélioration continue. Il faut aussi rappeler que dans le cancer du sein, nous avons 90 % de survie à 5 ans. »

Toucher tous les publics  

Un des objectifs du court-métrage est de toucher et marquer durablement les femmes, notamment celles qui peuvent se sentir plus éloignées des campagnes d’informations traditionnelles. La présence de Muriel Hurtis, ex-athlète de haut niveau, marraine du court-métrage, tout comme celle de Bruno Solo -comédien, producteur, réalisateur et animateur TV, parrain, lui aussi du court-métrage, devrait y participer. L’ex-spécialiste du sprint y joue même le rôle de la professionnelle qui réalise l’échographie de Myriam. « C’est un sujet sur lequel je suis très sensibilisée, confie Muriel Hurtis. Nous sommes toutes concernées, et le travail de sensibilisation est vraiment primordial car une prise en charge le plus tôt possible peut tout changer. Je n’ai pas hésité un instant avant d’accepter de participer à ce projet. » Pour François Guillibert, chirurgien gynécologue à l’HPP, qui joue ici son propre rôle « le court-métrage peut avoir un véritable impact, notamment par une diffusion sur les réseaux sociaux. Ici on raconte la vie des patientes, sans être trop scientifique, et cela touche forcément. » Un avis que partage Maïlys Alexandrovsky (sœur de la réalisatrice) et figurante dans le court-métrage : « le court-métrage intègre beaucoup d’aspects humains et de sentiments. C’est vraiment quelque chose qui peut toucher les gens et aider à sensibiliser. Le dépistage peut sauver une vie. Pour moi, le tournage c’est une expérience humaine, d’équipe et de partage. » Pour cette étudiante de 28 ans, en deuxième année à l’IFSI de Dignes-les-Bains, après sept ans comme aide-soignante « s’occuper des autres est une vocation » et elle s’investira sans aucun doute dans la diffusion du court-métrage au printemps prochain au sein de son IFSI. Une belle ambassadrice.

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