Le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) et le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) se lancent dans la création d’un outil pour favoriser les achats plus responsables dans les secteurs sanitaire et médico-social.
« Notre objectif est de développer un outil simple et efficace basé sur des indicateurs et un scoring d’achat que nous appelons pour le moment écoscore, souligne Véronique Molières, directrice du C2DS. Nous allons utiliser la méthodologie Afnor Spécification afin de déterminer rapidement les critères prioritaires retenus par les deux parties et auxquelles elles peuvent répondre à court terme. Ce qui est certain, c’est que les critères vont couvrir trois périmètres : la décarbonation, la santé environnementale et la qualité de vie au travail. » Il y aura ainsi des indicateurs pour chacun de ces périmètres, reste à savoir s’ils seront présents à parts égales. Rappelons que les achats restent la source principale des émissions de gaz à effet de serre (GES). On estime qu’ils seraient responsables de 50 à 60 % des émissions d’un établissement de santé dont une grande partie concerne les achats de dispositifs médicaux (DM) et de médicaments. De ces achats découlent les déchets ainsi que l’optimisation de la chaine de soins. Ce travail novateur et nécessaire s’annonce d’ampleur. Il va permettre de faire évoluer les achats et d’emporter le secteur de la santé dans une démarche encore plus responsable. Une démarche déjà initiée par certains établissements depuis plusieurs années.
Un travail collectifL’Afnor aguerrie à cette méthodologie pilotera les travaux. Actuellement, le groupe de travail qui se composera d’une quinzaine de représentants est en cours de constitution. « Le but est d’avoir ensemble autour de la table d’une part les acheteurs et les utilisateurs, et d’autre part, les producteurs et les vendeurs de dispositifs médicaux qui n’ont pas forcément le même point de vue, ajoute la directrice du C2DS. Le but est d’obtenir un consensus. Nous aurons donc les utilisateurs -médecin, cadre de santé, infirmier- et un représentant des usagers. Les agences publiques seront également invitées à siéger autour de la table. » Le groupe de travail qui va s’atteler à la tâche dès le mois de janvier intégrera la réglementation, les feuilles de route des différentes instances (ministère de la Santé, Haute autorité de santé, Cnam). Le nombre de DM utilisé est considérable. Reste à déterminer ceux qui seront prioritaires. Le pousse seringue ou le scanner ? Là aussi, plusieurs critères non définis à cette heure, pourront être retenus. Le C2DS et le Snitem qui financent à parts égales le projet, estiment qu’ils auront finalisé en juin 2024 l’identification des indicateurs et le scoring. Ils pourront alors présenter un premier outil opérationnel, gratuit et disponible pour leurs adhérents. « Tout le travail va se faire sur le matériel existant mais il servira aussi à donner des indications sur les matériels médicaux à éco-concevoir pour demain, estime Véronique Molières. Ce projet qui s’appuie sur la méthodologie de la réflexion est la première marche d’un processus. L’étape suivante serait de s’appuyer sur l’analyse complète du cycle de vie des dispositifs médicaux. Un peu la Rolls-Royce de la démarche ! »