03/12/2013

Un laboratoire au seuil des maisons de santé

Le projet de financement d’un poste d'infirmière coordinatrice au sein de trois maisons de santé pluridisciplinaires du Languedoc-Roussillon inquiète les organisations professionnelles.

Des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) voient le jour régulièrement en France. L’objectif de leur création est de permettre aux professionnels de santé exerçant dans des zones où l’offre de soins est réduite de se regrouper. Tout semblait simple et consensuel, jusqu’à ce que l’URPS (1)-médecins du Languedoc-Roussillon décide de mettre en place une expérimentation associant public et privé. L’idée : créer un poste d'infirmière coordinatrice de trois MSP grâce à des fonds du laboratoire Bayer. La Fédération nationale des infirmières (FNI) a tiré la sonnette d'alarme dans un communiqué de presse, publié le 14 novembre.

Rapports hiérarchiques



Contacté par nos soins, le président du syndicat, Philippe Tisserand, explique les raisons de son inquiétude : « Ce projet a été préparé sous cape. Si c’est pour que les infirmières se retrouvent dans le même type de relation hiérarchique qu’à l’hôpital, à quoi ça rime ? », questionne-t-il, avant de souligner les dangers d’un attelage public-privé, notamment dans le domaine de la confidentialité des données patients. Après avoir d’abord refusé de dialoguer avec les élus de l’URPS-infirmiers, les médecins de l’Union ont finalement assuré il y a quelques jours qu’ils ne mettraient rien en œuvre sans concertation.

Accompagner les professionnels



Du côté du laboratoire Bayer, on se veut également rassurant. « Il ne sera pas question d’échange de données patients, même anonymes », affirme Philippe Mougin, directeur des affaires publiques et du développement de Bayer HealthCare Pharmaceutical. Alors, quid des avantages tirés par la firme ? « Les autorités de santé font des choix. Nous voulons montrer que nous pouvons accompagner les professionnels de santé et prouver que nous avons la possibilité d’aider les autorités à faire des économies autrement qu’en baissant le coûts de nos produits », explique-t-il. Et de promettre : « Je garantis qu’aux prochaines réunions, je demanderai que l’URPS-infirmiers soit invitée ». 



Laure de Montalembert


Pour aller plus loin, lire l'article à paraître dans L'Infirmière libérale magazine du mois de décembre.

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