Hôpital affinité propose aux patients d'un même établissement d'échanger autour de leurs passions. Un site de rencontres actuellement expérimenté au CHU de Nice.
Victime d'un grave accident de voiture en septembre 2011, Julien Artu passe cinq mois à l'hôpital. « Je suis resté alité pendant deux mois au CHU de Caen, puis trois mois dans le centre de rééducation de Granville, à 200 km de chez moi », raconte-t-il. « La première semaine, la famille et les amis vous rendent visite. Puis, ils viennent moins souvent, voire plus du tout. Chacun a sa vie. » Le jeune trentenaire a alors une idée : créer un site qui permettrait de rencontrer d'autres patients hospitalisés dans le même établissement. Un an plus tard, naît Hôpital affinité.
Ce réseau communautaire permet aux patients d'échanger en ligne sur leurs passions communes (du bricolage au sport, en passant par la lecture), de partager des photos, des vidéos, de la musique, et d'organiser des rencontres avec leurs « voisins de chambre ». « Si on est fan de belote, pourquoi ne pas se retrouver pour faire une partie à la cafet' ? », suggère Julien Artu. Car, le but du site est avant tout de « rompre l'isolement des patients ». « Il ne s'agit pas de faire des rencontres amoureuses, prévient l'ancien patient. Ce n'est pas Meetic à l'hôpital. »
« Améliorer le bien-être des patients »
L'interface, « ergonomique », a été étudiée pour être accessible à tous, jeunes ou moins jeunes. Une fonction vocale a été intégrée pour les personnes tétraplégiques. Gratuit pour les patients, le site sera accessible sur ordinateur, sur tablette ou sur smartphone dans les établissements avec lesquels un contrat a été conclu. Seul impératif : disposer d'une connexion Wifi ou d'une clé 3G. « Les établissements qui proposent une connexion Wifi sont de plus en plus nombreux. Mais, c'est souvent payant pour les patients », admet Julien Artu. Hôpital affinité est actuellement expérimenté au CHU de Nice. À terme, « le but est de couvrir le maximum d'établissements possible », insiste-t-il.
Et les soignants dans tout ça ? « Avec les réductions d'effectifs, ils ont moins de temps à passer auprès des patients », déplore Julien Artu, avant de souligner que les professionnels aussi seront gagnants. « Le site vise à améliorer le bien-être des patients. Ce sera plus facile de travailler avec eux s'ils passent un bon séjour ! »
Aveline Marques