20/11/2009

Une consultation populaire pour «sauver la santé solidaire»

Le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) recueille en ligne les contributions du public sur l’avenir du système de santé français.

Accessible via le site  www.santesolidaireendanger.org, l’enquête vise à mobiliser la population autour des modifications profondes que subit actuellement le dispositif d’assurance-maladie, alors même, souligne le Ciss, qu’aucun débat de fond n’a été convoqué. « Nous proposons ce débat public qui jusqu’ici nous a été refusé malgré les multiples engagements du président de la République, explique Christian Saout, président du collectif. Nous sentons la volonté de transférer la prise en charge des dépenses de santé vers l’assurance, ce qui représente un changement profond de la nature de notre système. »

Le site comprend donc un questionnaire à remplir, dont les résultats seront accessibles et actualisés tous les jours, jusqu’à l’issue de la consultation, le 31 janvier prochain. Un espace est réservé aux contributions individuelles, et modéré afin d’éliminer les participations qui seraient hors sujet. Enfin, les positions des associations membres du Ciss, une liste de documents de référence, ainsi qu’un quiz sur les idées reçues véhiculées sur la protection sociale, sont proposés.

Soins de plus en plus chers
Lors de la conférence de presse de lancement de l’opération, certaines des associations membres du collectif ont attiré l’attention sur différentes catégories de population. Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’Association française contre les myopathies (AFM) a souligné les ressources extrêmement limitées des parents d’enfants en affection de longue durée ou des adultes handicapés : « Les franchises ont déjà sérieusement grevé les budgets familiaux, a-t-elle insisté, car le régime de l’ALD ne couvre pas l’ensemble des affections que subit la personne. En outre, nous sommes en attente de thérapeutiques innovantes dont nous craignons qu’elles ne soient pas prises en charge. »

Du côté de l’Union nationale des associations familiales (Unaf), depuis l’instauration de ces mêmes franchises et participations forfaitaires, on a calculé que pour un foyer avec deux enfants, environ 300 euros de dépenses de santé restaient à la charge de la famille chaque année. Enfin, d’après la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath) 5 millions de Français n’ont pas les moyens d’accéder à une mutuelle ou une assurance complémentaire, parmi lesquels les bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé, dont les 680 euros de ressources n’autorisent pas l’accès à la CMU complémentaire. »

Dépenses collectives
Un synthèse des propositions issues de cette consultation devraient être proposée au printemps prochain. Christian Saout n’a pas caché les réflexions actuellement privilégiées par le Ciss, notamment l’augmentation des recettes via la réévaluation du taux de CSG.Il s’appuie en cela sur un sondage effectué par l’institut LH2 les 30 et 31 octobre derniers auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1008 personnes : 52% des personnes interrogées s’accordaient avec la proposition selon laquelle « face à la croissance des dépenses de santé, il est préférable de mettre plus d’argent dans le système de santé, de façon collective (par exemple via les impôts, les cotisations sociales ou les taxes) ».

« Par ailleurs, il faut à la fois réflechir à la réorganisation du système de santé de manière à ce qu’il soit moins coûteux, et travailler sur toutes ces “trappes à dépenses” dans le système public français sur lesquelles agir : 7 centimes aux pharmaciens pour chaque feuille de soins télétransmise par exemple, est-ce vraiment nécessaire ? »

Sandra Mignot

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