Une épée de Damoclès plane sur l’ONI

29/05/2012

Une épée de Damoclès plane sur l’ONI

La nouvelle ministre de la Santé, Marisol Touraine, vient d’évoquer la possibilité de rendre facultative la cotisation à l’ordre infirmier. Un engagement pris par François Hollande pendant la campagne.

Alors que l’ordre infirmier lutte pour enrayer son déficit - 6,6 millions d'euros il y a un an -, les contre-ordistes attendent avec impatience une prise de position du gouvernement qui fragiliserait encore un peu plus l’instance. Pendant la campagne, François Hollande s’était en effet prononcé pour une suppression du caractère obligatoire de la cotisation* pour les infirmiers salariés et pour l’engagement de discussions sur l’avenir de l’ONI. L’actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, convaincu « de l’inefficacité d’une telle structure », avait quant à lui adressé un courrier à Résilience en décembre rappelant la proposition de loi déposée par le groupe socialiste à l’Assemblée, allant dans ce sens. Le syndicat anti-ordre s’est donc empressé, au lendemain de leur prise de fonction respective, d’écrire au président, au Premier ministre et à la ministre de la Santé les appelant à passer des paroles aux actes.
Vendredi 24 mai, Marisol Touraine a fait un premier pas dans cette direction. En meeting dans le cadre des législatives à Genillé (Indre-et-Loire), la nouvelle ministre de la Santé l’a promis : les infirmières ne seront bientôt plus « hors-la-loi ». Interpellée par une soignante refusant d’adhérer à l’ordre, Marisol Touraine s’est dite « très réservée sur le principe même des ordres professionnels », rapporte La Nouvelle République du Centre-Ouest. « On peut tout à fait imaginer que l’inscription ne soit plus obligatoire », a-t-elle ajouté.

69 emplois supprimés
Une déclaration de mauvaise augure pour l’ONI, qui sort tout juste d’une douloureuse restructuration. Dans un entretien accordé à la revue Soins cadres de mai, le président de l’ordre, Didier Borniche, a annoncé que l’instance avait procédé aux suppressions de postes prévues par le plan adopté en septembre dernier. « Au total, nous avons supprimé 69 emplois sur le territoire national », assure Didier Borniche, qui indique en parallèle l’embauche de huit personnes pour pouvoir des postes vacants en région. « Sur les 156 équivalents temps plein (ETP), nous fonctionnons désormais avec 44 ETP, conseil national inclus », précise le président. Des efforts qui semblent avoir payé puisque, affirme-t-il, « l’exercice comptable qui vient de se terminer au 30 avril, sera, probablement, le premier dans la jeune histoire de l’Ordre où nous aurons atteint un équilibre financier ». Si la cotisation devient facultative, il pourrait bien être le dernier.

Aveline Marques

 

*L’Ordre compte quelque 120 000 inscrits, dont 100 000 cotisants, selon les chiffres cités par son président, Didier Borniche.

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