Une infirmière aux Jeux paralympiques

« Être à Londres, aujourd’hui, c’est la récompense du travail accompli depuis mes dix ans, résume Delphine Fischer, infirmière en neurologie à Troyes (Aube). J’ai tout fait pour être là. » Cette championne de tir, licenciée à Sens et qui s’entraîne au club de la Patriote sénonaise, a failli perdre l’usage de son bras dans un accident, il y a huit ans. Grâce à sa combativité et à quelques aménagements dans l’exercice de sa discipline sportive, elle a pu reprendre le tir à la carabine et intégrer la sélection française aux Jeux paralympiques.

« Je n’aurais jamais pu me qualifier avec les valides, car il faut entrer en équipe de France très jeune pour être compétitif. C’est différent en handisport. Les pratiquants arrivent sur ce sport plus tard, après des traumatismes, une rééducation, etc. On parvient au plus haut niveau plus âgé. »

Entraînement quotidien après les gardes
 
En cette année olympique, le planning a été particulièrement chargé pour l’infirmière, qui travaille à plein temps. Elle s’est entraînée quotidiennement, deux à trois heures par jour, à l’issue de ses gardes du matin. « J’avais également, chaque mois, une semaine de stage. Tous mes jours de congé, mes RTT et mes jours de récupération y sont passés. Mes collègues m’ont également soutenue en acceptant d’échanger nos gardes pour que je puisse répondre à mes convocations. »

Selon une convention signée entre la Fédération française handisport et son employeur, la sportive bénéficie également de dix jours de détachement par an. « Mais, cette année, cela ne suffisait pas ; il a fallu un autre accord, un peu à la dernière minute, pour que je puisse être détachée durant toute la durée des Jeux. » La sélection de l’athlète n’a en effet été connue que le 4 juillet.

Delphine Fischer entrera dans la compétition dès le jeudi 30 août, dans l’épreuve de tir à la carabine à 10 mètres debout, spécialité dans laquelle elle pense avoir les meilleures chances. Puis, on la retrouvera le 4 septembre dans le 50 mètres couché, et le 6 dans le 50 mètres trois positions. « Et puis, qui sait, pourquoi pas aussi à Rio en 2016… »

Sandra Mignot

Pour en savoir plus: le site du comité paralympique et sportif français.