Eric Levère
Une infirmière relayeuse de la flamme olympique
Cadre de santé et cadre formatrice à l’école d’infirmiers de bloc opératoire (Ibode) de Montpellier, Laetitia Clabé-Levère est aussi présidente de l’association « des Étoiles dans la mer, vaincre le glioblastome », qui œuvre à récolter des fonds pour soutenir la recherche dans le domaine. C’est à ce titre que le 13 mai, elle a été relayeuse de la flamme olympique dans l’Aveyron.
Comment s’est passée cette expérience ?
C’était un moment incroyable. J’ai couru sur 200 mètres, donc pendant 4 à 5 minutes, le temps était suspendu. L’événement était retransmis en direct sur France Télévisions et je savais que de nombreuses familles allaient suivre le relais en direct. J’étais très connectée avec elles et les patients atteints d’un glioblastome. J’ai couru à Millau, au bord de l’eau, au moment de l’arrivée des parapentes et des canoës kayak sur le Tarn. C’était magnifique, très fort.
Votre passage de relais était également un moment chargé en émotions…En effet, car j’ai passé le relais à Jérôme Resseguier, un coureur qui a été sélectionné pour ses compétences sportives. Mais en février, après sa sélection, il a appris qu’il était atteint d’un glioblastome. Deux jours avant de tenir la flamme, il venait de finir ses séances de radiothérapie et de chimiothérapie. Ce passage de relais entre nous était lui aussi très intense et symboliquement fort.
Comment avez-vous été sélectionnée ?A l’origine, je ne savais pas que nous pouvions postuler. C’est en juillet, que j’ai vu passer un post de Coca-cola, sponsor des Jeux Olympiques, qui appelait à des candidatures. Il fallait avoir relevé des défis sportifs à la hauteur de ses compétences et représenter une cause ou des valeurs. En 2019, j’avais relevé le défi de nager 18 km en pleine mer pour sensibiliser au glioblastome, sans oublier les nombreuses courses que je réalise tous les ans par l’association. J’ai finalement été présélectionnée en octobre. Il fallait ensuite obtenir une forte mobilisation, les familles membres de l’association ont agi !
Le relai a eu lieu pendant « mai en gris », le mois dédié à la sensibilisation aux tumeurs cérébrales. Une autre occasion de sensibiliser à la maladie ?
En effet, ce mois de sensibilisation est très important mais peu de gens le connaisse. Au sein de l’association, nous en sommes à notre quatrième édition de défis sportifs à effectuer en mai pour récolter des fonds pour la recherche. Mi-mai, nous avons franchi la barre des 10 000 euros, ce qui est annonciateur d’un bel engouement pour la cause, peut-être aussi parce que désormais, nous avons 25 référents régionaux faisant connaître l’association.
Cette année, nous avons aussi notre premier ruban gris géant exposé sur la place Paul Bec à Montpellier. Cette statue interpelle les passants, c’est important car ce cancer reste aujourd’hui incurable. Il faut donc savoir repérer les signes d’alerte de la présence d’une tumeur cérébrale pour une meilleure prise en soins. Les signes varient selon la localisation de la tumeur mais il s’agit souvent d’absences, de malaises, d’épilepsies partielles, de céphalées, de vertiges, de troubles de l’élocution, de nausées, de fatigue, etc. Avec quatre autres associations, nous avons lancé la première journée nationale du cancer du cerveau, le 7 décembre 2023 pour encourager la sensibilisation et la recherche. Et chaque année, notre association « des Étoiles dans la mer » donne plus de 100 000 euros aux chercheurs.
Propos recueillis par Laure Martin
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