Le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) appelle à mettre « la pression » sur le ministère de la Santé pour que la pénibilité du métier soit reconnue et justement compensée.
Alors que le projet de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites est en cours d'examen à l'Assemblée nationale, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC) lance une pétition pour la reconnaissance de la pénibilité du travail infirmier. Le syndicat invite les soignantes à mettre « la pression » sur le ministère de la Santé, en saturant le cabinet avec un courrier type réclamant, « pour toute infirmière salariée », une « majoration de durée d’assurance d’un an pour dix ans, au travers d’un départ anticipé à la retraite » et le bénéfice du « compte personnel de prévention de la pénibilité » créé par le projet de loi.
Ce compte permettra au salarié exposé à un ou plusieurs facteurs de pénibilité de cumuler des points qu'il pourra utiliser pour se former, financer un passage à temps partiel en fin de carrière ou accumuler des trimestres. Problème : seule les salariées du secteur privé sont concernées.
Une pénibilité liée au métier et non au secteur d'activité
Si les infirmières du secteur public restées en catégorie B bénéficient encore de la majoration de la durée d'assurance, introduite par la réforme Fillon de 2003, et d'une retraite anticipée à 57 ans, ce n'est pas le cas des infirmières passées en catégorie A et des diplômées après 2010 -classées automatiquement en catégorie sédentaire. Or, public ou privé, « l'infirmière cumule plusieurs des 10 facteurs de pénibilité au travail (manutention de patients, travail de nuit, travail en équipes successives alternantes et l'exposition aux produits de chimiothérapies...) », relève le SNPI.
« Au cours de sa carrière, l'IDE aura souvent exercé dans les trois secteurs (public, privé, libéral), il nous semble donc logique de raisonner en pénibilité liée au métier, et non au statut ou à la convention collective », plaide le syndicat.
Interrogée à ce sujet lors d'un récent entretien (1), la ministre de la Santé a souligné le maintien d'« un statut dérogatoire » pour les infirmières de catégorie A, qui peuvent partir à la retraite à 60 ans, contre 62 ans pour les nouvelles diplômées entrant dans la Fonction publique. Pour ces dernières, Marisol Touraine a estimé que la compensation de la pénibilité devait relever d'une « réflexion globale [qui] sera conduite par le ministère de la Fonction publique ».
Aveline Marques
1- Voir L'Infirmière magazine n°330, daté du 1er octobre.