Urgence pour un Plan cœur

09/10/2012

Urgence pour un Plan cœur

La Fédération française de cardiologie, qui organise cette année les premiers États généraux pour l’adoption d’un Plan cœur, s’alarme de la « banalisation » des maladies cardiovasculaires dans l’opinion publique.

À l’occasion du lancement, lundi 8 octobre, de sa nouvelle campagne de collecte de fonds, la Fédération française de cardiologie (FFC) a révélé les résultats d’un sondage Ifop sur les représentations des Français quant aux maladies cardiovasculaires. « Ces maladies font l’objet d’une banalisation, tant du public que des personnes venant d’avoir un infarctus », a souligné le Pr Claude Le Feuvre, président de la FFC.

« Plus de 67% des Français ignorent le nombre de décès et sous-estiment les douleurs et les répercussions sur la qualité de vie d'un accident cardiovasculaire. » En dépit de la gravité reconnue de ces maladies, 28 % des personnes interrogées estiment que les traitements ne sont pas contraignants, 26 % pensent que ces maladies ne font pas souffrir et 31 % estiment qu’elles se traitent facilement sans laisser de séquelle ! Si les notions de souffrance dominent très largement les représentations liées au cancer, elles sont, en revanche, très peu présentes dans le cas des maladies cardiovasculaires. « Il existe un vrai décalage entre les représentations des Français et la triste réalité de ces maladies », a constaté le Pr Claude Le Feuvre.

Les pathologies cardiovasculaires tuent chaque année près de 150 000 personnes en France et plus de 2,2 millions de patients sont en affection longue durée (ALD) en raison de ces maladies. Pour la FFC, les connaissances lacunaires des Français sont un frein à la prévention, aussi bien primaire que secondaire.

Les femmes, « grandes oubliées »

Les femmes, « grandes oubliées » de la prévention, paient un lourd tribut. « Nombre de femmes estiment à tort que les maladies cardiovasculaires sont des maladies d’hommes », a signalé le Dr Nathalie Assez, médecin urgentiste au CHU de Lille. Dans les pays industrialisés, les maladies cardiovasculaires tuent pourtant sept fois plus de femmes que le cancer du sein. L’infarctus est, ainsi, responsable de 18 % des décès féminins, suivi par l’AVC (14 %) et les autres pathologies vasculaires (10 %). Méconnaissant l’importance des symptômes des syndromes coronariens aigus, les femmes font appel plus tardivement au Samu que les hommes : en moyenne une heure plus tard. Ainsi, 55 % des accidents cardiaques sont fatals chez les femmes, contre 43 % chez les hommes. « Les maladies coronariennes chez les femmes sont sous-diagnostiquées mais aussi sous-traitées. Lorsque le diagnostic est posé, la prise en charge est plus attentiste chez les femmes qu’elle ne l’est chez les hommes », a déploré le Dr Nathalie Assez.

L’amélioration de la prise en charge chez les femmes est, d’ailleurs, l’un des chantiers prioritaires des États généraux vers un Plan cœur, lancés par la FFC. Les cinq autres chantiers sont la réponse à l’urgence, l’amélioration du suivi après un accident cardio-vasculaire, la recherche, la prévention et la réinsertion sociale des personnes malades. Des débats en région et une plateforme participative sur internet doivent enrichir les réflexions de la Fédération. Cette consultation nationale, tant des professionnels de santé que des patients, se terminera en 2013 avec la rédaction d’un livre blanc destiné aux pouvoirs publics.

Joëlle Maraschin

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