Urgences de Saint-Antoine : Patrick Pelloux renonce à sa démission ; le climat reste tendu
Patrick Pelloux a fait savoir mercredi qu’il renonçait à démissionner de son poste de praticien hospitalier aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine en échange d’une conciliation avec son chef de service, Dominique Pateron. Vendredi, le médiatique médecin urgentiste et président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), avait annoncé son désir de rendre sa blouse par lassitude et écoeurement face à des « conditions effroyables » de travail et dans un contexte de relations professionnelles dégradées avec sa hiérarchie. Mais après avoir reçu un "soutien massif" des personnels soignants et médicaux de l'hôpital Saint-Antoine et de la direction, et après plusieurs appels de soutien, notamment celui du ministre du travail et ancien ministre de la santé, Xavier Bertrand, le praticien hospitalier s’est ravisé, non sans réclamer une "conciliation" avec son chef de service, le Pr Dominique Pateron, pour avoir "une discussion loyale et franche". En fin de semaine dernière, un incident était venu s’ajouter au climat de tension entretenu par ces différends entre Patrick Pelloux et sa hiérarchie et avait précipité le mouvement de ras-le-bol du médecin urgentiste. En effet, jeudi après-midi, « une altercation » avait opposé Patrick Pelloux « et des membres du personnel de Saint-Antoine » qui avaient appelé la police pour intervenir auprès d’un patient psychotique, a expliqué à « L’Infirmière Magazine » Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Amuf. M. Pelloux s’était alors opposé à l’intervention policière, ce qui avait donné lieu dans l’après-midi à une réunion convoquée par le chef de service, en présence du personnel paramédical. Selon Patrick Pelloux lui-même, cette réunion avait été l’occasion d’ « un lynchage organisé de main de maître » contre lui. Christophe Prudhomme évoque pour sa part une aggravation des tensions « depuis l’arrivée il y a deux ans du Pr Dominique Pateron », nommé à ce poste, selon lui « pour museler Patrick Pelloux ». Pour M. Prudhomme, l’incident de jeudi n’est qu’un « épiphénomène », « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » de problèmes structurels qui existent également dans d’autres services. Patrick Pelloux est désormais en vacances pour deux semaines, même s’il devrait participer jeudi ou vendredi à une réunion de « conciliation » avec son chef de service et Jean-Claude Petit, le président du comité consultatif médical (CCM). Joint par téléphone, le Pr Dominique Pateron a déclaré qu’il n’avait « pas de commentaire à faire sur les propos de Patrick Pelloux dans les journaux ». « J’attends qu’il me contacte », a simplement dit le chef de service des urgences de Saint-Antoine.
C. A.
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