Le vaccin contre la grippe sera en pharmacie à partir du 10 octobre, a annoncé mardi le Dr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations au ministère de la Santé, lors d’une conférence de presse de présentation de la campagne de vaccination antigrippale 2008.
Dans une quinzaine de jours donc, les infirmières pourront pour la première fois vacciner légalement et sans prescription médicale certaines personnes contre la grippe dès lors qu’il ne s’agira pas d’une primo-injection, conformément aux décrets du ministère de la Santé parus début septembre.
Concrètement, les personnes vaccinées l’an dernier recevront de l’assurance maladie un bon pour un vaccin gratuit. En échange de ce bon, et sans nouvelle prescription médicale, ils pourront retirer directement le vaccin chez leur pharmacien, avant d’aller se faire vacciner au choix, par une infirmière ou par un médecin.
Pour accompagner les infirmières dans l’exercice de cette nouvelle compétence, l’assurance-maladie leur a adressé un courrier qui rappelle ces nouvelles modalités, les catégories de personnes concernées ainsi que les consignes pour remplir la feuille de soins.
La campagne de vaccination 2008 s’articule autour de deux objectifs complémentaires : d’une part, simplifier les démarches des assurés qui se revaccinent cette année et d’autre part, mobiliser les médecins traitants pour augmenter le taux de vaccination des personnes à risque qui ne se sont encore jamais vaccinées.
À cet égard, « l’intervention des infirmières » au niveau des revaccinations « va formidablement soulager les médecins », a déclaré le Pr. Hubert Allemand, médecin conseil national de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) lors de la conférence de presse.
La Cnam a commencé à envoyer cinq millions de courriers personnalisés aux assurés vaccinés l’an dernier pour les inviter à renouveler l’injection cette année et leur présenter le nouveau dispositif.
Pour mémoire, deux décrets et un arrêté parus le 2 septembre 2008 au Journal officiel autorisent les infirmières à « pratiquer l’injection du vaccin antigrippal, à l’exception de la première injection (…) sur certaines personnes », sans prescription médicale préalable. Effectuée dans ces conditions, la revaccination antigrippale par les infirmières sera intégralement prise en charge par l’assurance-maladie.
Cette revaccination par les infirmières concerne les personnes âgées de 65 ans et plus et les adultes atteints de certaines pathologies telles des affections broncho-pulmonaires chroniques dont l’asthme et la mucoviscidose, des cardiopathies congénitales, des insuffisances cardiaques, des néphropathies chroniques ou encore le diabète (consulter sur www.journal-officiel.gouv.fr la liste exhaustive des pathologies dans l’arrêté du ministère de la Santé du 29 août 2008 paru au JO le 2 septembre). Les femmes enceintes et les personnes atteintes par le virus de l’immunodéficience humaine sont exclues de cette liste.
Selon le Directeur général de la Cnam, Frédéric van Roekeghem, un dispositif a été mis en place pour permettre d’évaluer, à la fin de la campagne, la part que les infirmières auront réussi à prendre dans la vaccination.
Interrogé sur la cotation de l’acte de revaccination antigrippale pour les infirmières libérales, M. Roekeghem a évoqué une cotation à deux AMI. Il faut toutefois attendre la parution, très prochaine, des textes officiels pour être définitivement fixé, a-t-il ajouté.
Pour les personnes concernées par la prise en charge à 100%, le vaccin sera remboursé jusqu’au 31 janvier 2009, soit un mois de plus que prévu pour compenser un léger retard de mise à disposition cette année en raison de la mutation des trois souches virales retenues pour la fabrication du vaccin.
Dans la mesure où un délai de deux semaines après la vaccination est nécessaire pour être protégé, il est recommandé de se faire vacciner dès que possible. En France, le virus sévit habituellement entre octobre et mars.
En ce qui concerne la vaccination des professionnels de santé contre la grippe, « le taux de couverture reste très bas », a indiqué le Dr Daniel Floret. « Il y a des progrès à faire. » En milieu hospitalier, les médecins ont une meilleure couverture vaccinale contre la grippe que les infirmières. Ils sont autour de 40% à être vaccinés contre environ 18% seulement des infirmières.
C. A.