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04/12/2023

Vaccination : la FNI dénonce la fuite des patients vers les officines

Face à l’extension des compétences des pharmaciens d’officine, des tensions naissent sur le terrain entre les infirmières libérales et les officinaux.  Pour les contrer, la Fédération nationale des infirmiers (FNI), l’un des trois syndicats représentatifs de la profession, plaide pour une reconnaissance officielle du rôle infirmier dans le domaine de la vaccination.

Début novembre, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) informait avoir obtenu l’autorisation du Gouvernement de vacciner les patients à domicile. Une annonce qui n’a pas été sans provoquer l’ire des infirmières libérales (idel). Les syndicats représentatifs de la profession ont d’ailleurs demandé des comptes aux tutelles. Si pour le moment, la suite concrète n’est pas encore connue, la FNI s’est interrogée sur les rapports entre les idel et les pharmaciens sur le terrain.

Les résultats de son enquête* laissent à penser que les tensions entre les deux professions, exprimées à l’échelle syndicale et politique, ne sont pas autant exacerbées sur le terrain. Pour 44,9 % des idel ayant répondu au sondage, les relations sont « simples et faciles » entre elles et les pharmaciens d’officine.  47,3 % sont un peu plus nuancées, estimant qu’elles ne sont « pas toujours évidentes ». Elles sont moins de 8 % à faire face à des relations « difficiles ou conflictuelles ». Le sentiment de concurrence entre les deux professions reste toutefois important puisque 9 idel sur 10 estiment que le pharmacien de leur secteur est un concurrent.

Le cas de la vaccination

Un point de tension est toutefois mis en exergue par l’enquête : la vaccination. Si près de la moitié des idel (49 %) souligne que les doses commandées sont mises à disposition en temps voulu, elles sont quand même 45,6 % à déplorer des retards, mais non systématiques, et 5,3 % indiquent être rarement délivrées en doses.

Par ailleurs, lorsque des patients sollicitent une vaccination contre la grippe auprès des idel, 11,8 % reviennent se faire vacciner auprès d’elles après la délivrance de la dose en pharmacie. Mais 70,1 % reçoivent la dose « parfois à l'officine » et 18,1 % sont systématiquement vaccinés à l’officine. De fait, pour près de 9 idel sur 10, ce glissement de patientèle en demande de vaccination vers les officines pourrait être limité, et la vaccination à domicile facilitée, si elles disposaient d’un stock de vaccins directement dans leur cabinet. C’est d’ailleurs ce que revendique la FNI pour éviter « la fuite des patients vers l’officine, qui est aujourd’hui le passage obligatoire pour la délivrance des doses ». Le syndicat plaide aussi pour la création d’une cotation spécifique permettant d’isoler et de rémunérer l’acte de prescription de la vaccination par l’idel, afin de valoriser son travail de prévention en amont de l’injection.

Malgré ce bémol dans les relations idel-officinaux, la FNI retient l’importance de l’interprofessionnalité sur le terrain, qui s’effectue « dans la majorité des cas, sans difficulté ». Pour le syndicat, la coopération idel/pharmaciens a encore de beaux jours devant elle, « à la condition que les pharmaciens ne tentent pas à nouveau de s’arroger la prérogative du domicile. »  

*L’enquête a été menée du 2 au 9 novembre 2023. 1964 idel y ont répondu.  

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