17 contre, 5 pour, 8 abstentions. C’est ainsi que le projet de suppression du module de 70 heures de formation obligatoire pour prétendre à la VAE aide-soignante a été rejeté, le 14 novembre, par le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP). Ce module de 70 heures de formation doit actuellement être suivi par les candidats entre la recevabilité de leur dossier et le dépôt du livret 2, avant passage devant le jury.
Par ce rejet, le HCPP place la ministre de la Santé en position d’arbitre : soit elle se range du côté de l’avis du HCPP, soit de celui de la Dhos (Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins), qui préconise la suppression du module de formation cité. En effet, la Dhos a constaté « un écart considérable entre le nombre de livrets 1 validés et le nombre de livrets 2 recevables, ainsi qu’un faible nombre d’entretiens avec le jury » et considère le caractère obligatoire de ce module comme un frein. Second grief : la recherche d’un financement, parfois personnel, pour ce temps de formation, conduirait certains candidats à renoncer.
En septembre 2008, Eric Besson, mandaté par le Premier ministre, dans un rapport intitulé « Valoriser les acquis par l’expérience : une évaluation du dispositif de VAE » avait déjà mis en avant « 10 principales préconisations », dont une consistant à « réduire la durée de préparation du dossier présenté au jury (livret 2) en veillant à l’accompagnement des candidats ».
Il faut encore attendre pour voir comment la ministre se positionnera, mais on peut d’ores et déjà estimer que ce vote constitue un sacré retour de bâton au projet, et les réactions syndicales ne se sont pas fait attendre. Sur le site Internet du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), les réactions sont vives. « La Dhos voit ce module comme un verrou (…) alors que pour la CFE-CGC c’est une aide méthodologique." Thierry Amouroux, secrétaire général du syndicat infirmier trouve « inadmissible de vouloir supprimer ce module (…), socle commun des candidats à la VAE » et dénonce « le double discours du ministère ».
En septembre 2008, Eric Besson expliquait en introduction de son rapport que « la mission d’évaluation (…) s’est attachée, en outre, à rapprocher la VAE des besoins futurs de l’économie française en termes de certification des compétences, de manière à examiner la pertinence du dispositif au regard des publics cibles potentiels ». Affaire à suivre.
Marie Lithomme