Une étude française sur les patients infectés par le virus Monkeypox a été publiée dans la revue Clinical Microbiology and Infection. Objectif : mieux décrire les caractéristiques des malades et les complications observées.
L’étude a été menée par les équipes de l’hôpital Bichat Claude-Bernard (Paris), de l’Inserm et d’Université Paris Cité a inclus 264 patients testés positifs à l’hôpital entre le 21 mai et le 5 juillet 2022. Elle révèle que 99 % d’entre eux sont des hommes, dont 95 % d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et 42 % d’hommes ayant pratiqué le chemsex (combinaison de prise de drogues et de rapports sexuels) au cours des trois mois précédents. Seuls 47 % des patients avaient eu un contact connu avec un cas confirmé de variole du singe, contact de nature sexuelle dans 86 cas sur 91.
Les symptômes présentés ont été majoritairement de la fièvre (68 %) et des adénopathies (69 %). Les lésions cutanées observées (vésicules, pustules) touchaient les régions génitales et péri-anales dans respectivement 54 % et 40 % des cas.
Seuls 17 patients (6 %), tous immunocompétents, ont dû être hospitalisés pour cellulite (4), panaris (3), atteinte anale et digestive sévère (4), angine avec dysphagie (4) ou atteinte ophtalmologique liée au virus (2).
Yolande Gautier, avec le moniteurdespharmacies.fr
POINT DE SITUATION
D’après le dernier bilan de Santé publique France daté du 18 août, 2 889 cas confirmés de Monkeypox ont été recensés en France dont 34 femmes et 7 enfants. L’âge médian des cas adultes est de 36 ans. Avec 1692 cas, l’Ile-de-France est la plus touchée. On en compte 251 en Occitanie, 217 en Auvergne-Rhône-Alpes, 203 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 140 dans les Hauts-de-France, 113 en Nouvelle Aquitaine, 76 en Grand Est, 58 en Pays-de-la-Loire, 32 en Normandie, 31 en Bretagne, 29 en Bourgogne-Franche-Comté, 27 en Centre-Val de Loire. Pour la Martinique, la Corse, la Guadeloupe et Saint-Martin, chacune de ces régions présentaient moins de 5 cas. Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché, samedi 23 juillet, l’alerte maximum sur la variole du singe.
Face à la diffusion du virus Monkeypox (variole du singe), il est recommandé qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus, selon un avis du 7 juillet 2022 de la Haute Autorité de santé, saisie par la Direction générale de la santé. Celle-ci peut être effectuée par un médecin ou par une infirmière sur prescription médicale dans les centres de vaccinations désignés par le ministère chargé de la santé, en établissement de santé, dans certains CéGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic. Coordonnées de ces centres sur www.sante.fr/monkeypox.
Par ailleurs, la vaccination préventive des personnes contact et des personnes à haut risque d’exposition fait l’objet d’une expérimentation dans certaines officines depuis le 10 août.
À SAVOIR
La transmission entre humain (via un contact avec une personne infectée) peut se produire lors :
- un contact prolongé (à moins de 2 mètres pendant 3 heures) au travers de sécrétions respiratoires (postillons et micro gouttelettes projetés dans l’air lors d’un échange avec une personne) ;
- un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme), ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus) ;
- un contact avec des objets ou du linge contaminés par la personne.