Lundi 14 juin, une convention a été signée entre la Région, l’université Paul-Sabatier, les Ifsi publics et la Croix-Rouge pour l’universitarisation de la formation en soins infirmiers.
Avec cette signature, Midi-Pyrénées est la première région à sceller un partenariat permettant la mise en œuvre de la réforme d’intégration du DE infirmier au processus LMD (1). 967 étudiants sont concernés en Midi-Pyrénées et la région accompagnera les changements à hauteur de 500 000 euros. Catherine Mercadier, directrice d’Ifsi à Millau raconte: « C’était un parcours du combattant compte tenu du temps imparti, mais je dois avouer que dans la région cela s’est déroulé de manière exemplaire ». Andrée Senes, directrice de l’Institut régional de formation de la Croix-Rouge souligne « la qualité des échanges, et annonce son optimisme quant à une collaboration efficace et très prometteuse puisque chacun a eu l’intelligence d’être à la bonne place et d’aller dans le même sens ». On évoque « l’habitude qu’avaient déjà les directeurs d’Ifsi de se rencontrer tous les mois afin d’homogénéiser leurs pratiques ». Un atout qui a vraisemblablement joué en leur faveur au moment du grand bond en avant. Notamment pour coopérer au sein du même goupement de coopération sanitaire (GCS), étape préalable au conventionnement. « Mais le conseil régional s’est aussi beaucoup impliqué et le doyen de l’université a été un excellent stratège ! », termine Catherine Mercadier.
Web-conférences
Les futurs infirmiers sont désormais des étudiants comme les autres. « Cela permettra aux infirmières de recevoir un socle de connaissances théoriques plus ferme pour servir de fondement à la pratique. C’est aussi une ouverture vers la spécialisation et la recherche », poursuit Catherine Mercadier. L’idée ? Homogénéiser formations et évaluations dans toute la région : « Midi-Pyrénées étant la plus vaste région de France métropolitaine, nous tenterons d’optimiser les ressources locales », termine-t-elle. Pour cela, une commission d’habilitation (constituée du doyen de l’université, d'enseignants-chercheurs et de la présidente du Cefiec – le Comité d’entente des formations infirmières et cadres) a élu, parmi les professionnels intervenants dans les Ifsi, 102 chargés de cours habilités à enseigner.
« Certains universitaires se déplaceront aussi dans les Ifsi et la région équipe actuellement les établissements de matériel de web-conférence auquel nous pourrons avoir recours », ajoute Christian Camou, directeur d’Ifsi à Auch et ancien président du Cefiec. « Nous sommes libres de faire nos propres choix mais ils seront forcement guidés par le budget, précise Catherine Mercadier. Car si un intervenant coute 21 € de l’heure, pour un intervenant habilité on passe à 60 €, et à 80 € pour un universitaire. » À Pamiers (Ariège), Sylain Boussemaere affirme: « En tant que directeur, je ne veux pas que le “clef en main” prenne le dessus. Il ne s’agit pas de donner la becquée aux étudiants mais bien de les accompagner ! » Christian Camou annonce à ce jour environ 6 journées de web-conférence par semestre.
Une refonte des programmes
Les Ifsi, l’université et le conseil régional travaillent depuis plus d’un an sur les unités d’enseignement universitaire. « Ce travail de collaboration très intense est spécifique à Midi-Pyrénées, précise Christian Camou. Pour chaque UE, un enseignant-chercheur est désigné responsable avec un cadre de santé formateur afin de négocier les maquettes de formation. » À ce jour, les quatre premiers semestres sont validés. Reste à affiner le programme. Les étudiants infirmiers détiennent déjà leur carte d’étudiant et devraient dorénavant avoir accès à tous les avantages propres à l’université: santé scolaire, bibliothèque et bourses: sur leur demande et via le conseil régional.
Aurélie Renne
1- Dans les autres régions, la date butoir pour aboutir aux conventionnements est le 30 juin. Affaire à suivre…