Y aura-t-il un Ordre à la rentrée ?

13/07/2011

Y aura-t-il un Ordre à la rentrée ?

Le silence embarrassé du gouvernement illustre l’inextricable situation dans laquelle s’est mis l’Ordre national des infirmiers.

Un signe de Xavier Bertrand. C’est à cet espoir ténu qu’est suspendu le sort de l’Ordre national des infirmiers (Oni). « Pour que l’Ordre puisse aujourd’hui mettre en place la restructuration, il faut un indice de confiance fort, qu’on dise ‘oui on veut l’Ordre ; il continue à exister’ », de manière à pouvoir rassurer la banque, a expliqué à l’Agence de presse médicale le nouveau président l’Oni, David Vasseur. L’ancien vice-président assure l’intérim depuis le 8 juillet, suite à la démission de Dominique Le Bœuf, rappelle-t-on.

Dans une situation budgétaire « critique », l’institution se trouve « menacée de disparition », alerte David Vasseur, qui, dans un courriel daté du 9 juillet, a demandé aux présidents de CDOI et de CROI de « surseoir à toutes les dépenses quelles qu’elles soient ». « Notre niveau de ressources ne permet plus de faire face aux dépenses courantes », explique le président.

Impasse
De source syndicale, la Bred aurait commencé à se rembourser en procédant à un « prélèvement autoritaire » de 3 millions d’euros sur le compte de l’Oni, étranglant ce faisant un peu plus l’institution. « Les discussions pour garantir la pérennité de notre Ordre sont aujourd’hui dans une impasse », admet David Vasseur dans son courriel. Le gouvernement ne s’est pas officiellement manifesté depuis la démission de Mme Le Bœuf. Au cabinet de Xavier Bertrand, on affirme que le ministre de la santé est « désolé que l’Ordre n’ait pas réussi à recueillir les adhésions » et on assure réfléchir aux moyens de sauver l’institution. Un objectif qui relève du casse-tête.

Les syndicats professionnels d’infirmiers libéraux ont d’ores et déjà signifié qu’ils refuseraient la proposition de Xavier Bertrand de recentrer l’Ordre sur les seuls Idel, et qu’ils appelleraient s’il le faut leurs adhérents au boycott de la cotisation. De leur côté, sept organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, FO, Snics, Sud et Unsa) ont écrit au ministre pour redire leur souhait de voir l’Ordre abrogé. Outre que l’abrogation serait un cuisant échec pour le ministre qui avait en personne soutenu la création de l’Ordre en 2006, elle créerait un délicat précédent pour les autres ordres paramédicaux. Pour les mêmes raisons, on voit mal comment l’Ordre pourrait n’être que celui des libéraux, surtout sans leur consentement. Mais en l’état actuel des choses, l’Ordre ne sera bientôt plus en mesure de payer ses « plus de 143 salariés ». Le plan de restructuration tant attendu n’ayant pas été voté en conseil national le 8 juillet, l’Ordre avance « au jour le jour », sans aucune visibilité, déplore son président. Le prochain conseil national devrait se tenir les 13 et 14 septembre…
Cécile Almendros

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