La Conférence nationale des doyens des facultés de médecine et la collégiale des spécialistes en gériatrie de l’Assistance publique - hôpitaux de Paris ont publié deux communiqués proposant des recommandations afin de faire évoluer la prise en charge des urgences.
Les doyens alertent : « la situation critique actuelle est susceptible de menacer le fonctionnement de l’ensemble d’un établissement de santé et de se traduire par un effondrement de l’offre de soin d’urgence dans certains territoires, sans solution alternative ». L’élément pointé du doigt au premier chef est la démographie médicale, dans la spécialité de la médecine d’urgence notamment, pour laquelle ils préconisent d’étudier les perspectives démographiques tout en facilitant et favorisant l’accès à ces spécialités. Les doyens des facultés de médecine lancent l’idée de mettre en place un « bonus/malus sur les hospitalisations en lits brancards aux urgences » tout en « sanctuarisant les lits d’aval des urgences […] sous peine d’aboutir à des situations ingérables dans les territoires concernés ».
Mais c’est tout le système de santé qui doit être repensé, et les sages souhaitent voir « privilégier la mise en place de métiers intermédiaires entre médecins et infirmiers, en particulier les infirmiers de pratiques avancées » dont le statut est toujours en attente et la mise en place « timorée ». Enfin, l’organisation territoriale des structures d’urgences doit être revue, ainsi que les plateformes de régulation médicale.
De leur côté, les membres de la collégiale de gériatrie de l’AP-HP analysent l’origine du mal-être aux urgences par « la difficulté récurrente entrainée par le manque de lits d’aval », notamment délétère pour les personnes âgées. Ils réclament donc une politique de santé « pro-gériatrique » à l’AP-HP, passant par des embauches de médecins gériatres et de personnels soignants, des financements supplémentaires et des « mesures attractives significatives ».
VSK avec APM