Lors d'un entretien accordé à France Inter le 17 août, Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) a affirmé que 25 à 30 % des prisonniers présenteraient des pathologies psychiatriques graves, « c'est-à-dire des psychoses, des schizophrénies, qui devraient être soignés en hôpital », et « n'ont rien à faire dans les prisons ». Un constat qui découle d'un rapport du CGLPL, publié en juillet dernier, sur le centre pénitentiaire de Château-Thierry (Aisne), où « il y a à peu près 85 % des détenus qui présentent des pathologies graves, a affirmé Adeline Hazan. Non seulement ils ne devraient pas être là [...], mais en plus - et c'est ce que nous avons dénoncé et heureusement depuis cela a cessé - ils sont victimes d'injections forcées, ce qui est totalement illégal ». « Et quand je dis 25 à 30 %, il s'agit bien sûr de pathologies extrêmement graves. Mais si on englobe des pathologies comme des troubles anxio-dépressifs par exemple, ou des dépressions nerveuses, alors là, on aboutit à une proportion de détenus absolument énorme ». Ce rapport, daté de 2015 et rédigé suite aux visites de contrôleurs en mars-avril 2015 et en août 2015, dénonce également « le recours à la force pour pratiquer des injections, avec l’aide des surveillants pénitentiaires équipés de tenues pare-coups et de boucliers ». Et note que dans l’unité sanitaire de l'établissement, « l’effectif du personnel de santé n’y apparaît pas compatible avec l’état de santé psychiatrique et somatique des personnes incarcérées ». « Il y a une priorité de faire une étude précise et surtout de prendre ce problème à bras le corps et de se dire que, quand on présente une pathologie aussi grave que la schizophrénie par exemple, on ne doit pas être en prison, on doit être en hôpital psychiatrique », a-t-elle martelé.
Source : APM