Le boom des médicaments aromatisés vendus sans ordonnance inquiète la cancérologue et députée Michèle Delaunay. « S'il peut être pertinent de donner une saveur agréable pour les enfants en bas âge pour parvenir à les traiter, il n'est en revanche pas souhaitable que des médicaments pour grands enfants et adultes deviennent un produit de consommation marketing avec un choix de goûts et de saveurs innovants et à la carte », estime l'ex-ministre dans une lettre adressée le 15 août à Marisol Touraine. En ligne de mire, l'Efferalgan goût cappuccino ou vanille-fraise ou encore le Fervex framboise.
Interpellée par des médecins et pharmaciens, Michèle Delaunay pointe un risque de surconsommation et de toxicité, notamment chez les enfants. « Concernant par exemple le paracétamol, une absorption excessive risque de bloquer les capacités du foie à métaboliser un médicament associé. Un pas de plus dans la dose absorbée peut être responsable de dégâts hépatiques aigus », alerte le médecin. Rappelant qu'un médicament n'a de valeur que par son intérêt thérapeutique, Michèle Delaunay estime donc que « le marketing ne doit pas renvoyer au goût du produit ». La députée entend se saisir de cette problématique en tant que rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017.