Après trois mois de grève, les annonces de la ministre Agnès Buzyn n’ont pas convaincu les 119 services d’urgences mobilisés sur tout le territoire. Le collectif Inter-urgences qui a voté lundi la poursuite du mouvement de grève juge les propositions de la ministre « insatisfaisantes au regard de nos revendications ».
Agnès Buzyn a annoncé mettre sur la table 70 millions d’euros dès cet été pour soutenir les services d’urgence en tension et développer une prime de risque. Pour le collectif, cette enveloppe représente une augmentation de
« 0,08 % », le budget hospitalier global étant de 82 milliards d’euros pour 2019, « ce qui paraît bien peu pour répondre à la crise majeure que traversent les services d’urgences ».
Annoncée à l’occasion de la première réunion de la « mission flash » confiée au député Thomas Mesnier (LREM, Charente) et au Pr Carli, une enveloppe de 15 millions d’euros est destinée à trouver des solutions spécifiques aux hôpitaux, en prévention des difficultés estivales. Pour le collectif ce coup de pouce « revient à des renforts de personnel à hauteur de 28 600 euros pour les 524 SAU publics. Cela représente une personne de plus par jour pendant 60 jours pour pallier les difficultés des services d’urgences et des services d’avals ».
Les urgentistes réclament « zéro hospitalisation brancard » et 10 000 emplois supplémentaires.
Quant à la prime de risques annoncée, d’un montant de 100 euros net, c’est « un effort », indique le communiqué de presse, mais qui « reste bien loin » des 300 euros d’augmentation de salaire réclamés.
Le collectif appelle à une « action » devant les agences régionales de santé (ARS) jeudi 20 juin et à une nouvelle « manifestation nationale » le 2 juillet.