Vaccination obligatoire : ils sont pour !

Ils disent oui. Dans l’épineux débat sur la vaccination, 200 grands médecins, 23 sociétés médicales, 4 syndicats professionnels et 2 associations citoyennes se sont prononcés en faveur de la vaccination obligatoire. Et soutiennent le projet d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, d’élargir la couverture vaccinale à onze pathologies. Dans leur pétition, lancée dans Le Parisien, 200 grands médecins ont tenu à saluer l’initiative de la ministre : « Voici enfin un ministre de la Santé qui définit un cap clair ! Cela suscite notre admiration », a confié le P^r François Chast au Parisien, avant d’exprimer la consternation de l’ensemble des signataires face à la méfiance de la population : « Il est urgent de combattre les discours des lobbys antiscientifiques et antivaccination qui jouent sur la peur. Ils ne démontrent rien, et s'appuient sur quelques très rares effets secondaires pour discréditer des vaccins qui sauvent des millions de vies », a-t-il ajouté. Et si le recours à une forme d’obligation est nécessaire, c’est parce que sans elle, « on ne vaccine pas. Il faut en passer par là pour obtenir des résultats », a insisté le chef de la pharmacie clinique à l’Hôtel-Dieu.

C’est également l’avis des sociétés médicales et syndicats professionnels signataires de l'appel relayé par le SNPI : « L’élargissement provisoire des obligations est la seule réponse aujourd’hui adaptée face au danger que représentent ces maladies infectieuses et compte tenu de la défiance qui se répand vis-à-vis des vaccins, dans notre pays plus que nulle part ailleurs dans le monde. Cette défiance expose les patients, en particulier les plus vulnérables, à des risques non acceptables. Cette décision ne ferait que clarifier et renforcer les recommandations officielles françaises appliquées en routine depuis de nombreuses années par la plupart des médecins à la majorité de leurs patients. » Ce qu’exprime très clairement le P^r André Grimadi, membre des 200 grands médecins : « On se vaccine aussi pour les autres. Une personne bien portante, si elle n'est pas vaccinée, pourra se trouver porteur d'un virus qui pourra entraîner le décès d'un enfant, dont le système immunitaire est fragile. Il faut avoir cette idée en tête, le but est de protéger la société tout entière », a-t-il tenu à préciser au Parisien.