Revenus : travailler, combien ça coûte ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 184 du 01/07/2003 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 184 du 01/07/2003

 

Gestion pratique

Entre les honoraires perçus et le revenu net, les infirmières libérales doivent apprendre à jongler pour éviter quelques douloureuses déconvenues. En clair, mieux vaut ne pas confondre les deux. Un exercice fort utile en amont, qui montre que gérer, c'est prévoir !

Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le revenu moyen des infirmiers (avant imposition sur le revenu) s'établissait à 173 000 francs en 1997 (soit 26 374 Euro(s)) avec des honoraires perçus moyens d'environ 289 000 francs (soit 44 058 Euro(s)). Aujourd'hui, les dernières statistiques publiées par la Cnamts (L'activité des infirmières libérales, novembre 2001) montre que les honoraires perçus ont augmenté : 334 271 francs en moyenne (soit 50 960 Euro(s)). Pour autant, difficile d'en conclure que le revenu des infirmières libérales a suivi la même courbe dans la même période. Les modifications fiscales, l'augmentation du coût de la vie ont sans aucun doute modifié la donne. Mais dans une proportion aujourd'hui difficilement appréciable.

+ 3,3% DE CHARGES CHAQUE ANNÉE ENTRE 91 ET 97

Déjà entre 1991 et 1997, la Drees, qui constatait une stagnation de l'activité et une augmentation des honoraires nets moyens perçus de 1,3 % par an en moyenne, notait pour la même période un accroissement des cotisations sociales personnelles. « Entre 1991 et 1997, le taux de charges des infirmiers est passé de 36 % à 40 % », précisait-elle.

Malgré les revalorisations tarifaires obtenues sur la même période (+ 2,3 % par an en moyenne soit « une hausse supérieure de 0,5 point par an à l'inflation »), le revenu des infirmières a stagné pendant ces six années car le « taux de charges des infirmiers a crû de 3,3 % en moyenne par an entre 1991 et 1997 ». Au palmarès des frais, dont une bonne part est néanmoins déductible des impôts, les cotisations sociales personnelles (33 % des charges des infirmières libérales) et les frais de transport, qui représentent à eux deux près des deux tiers des charges.

Depuis lors, force est de constater que le taux de charges ne semble pas s'être beaucoup modifié. Selon certaines estimations, pour 2001, il s'établirait aussi à plus de 40 %. Et dans ce domaine, les infirmiers ne sont pas les plus mal lotis. La Drees estimait en effet pour l'année 1997 le taux de charge des masseurs-kinésithérapeutes libéraux à 49 %.

UN MANQUE DE DONNÉES

Mais les revalorisations obtenues en 2002 par les infirmières devraient avoir pour conséquence une meilleure rémunération. Reste que certaines structures d'activité pourraient s'avérer plus rentables que d'autres, la faute sans doute à quelques variables, le transport en tête. Mais il semble cependant difficile actuellement, voire impossible, de dire s'il est plus rentable de travailler en zone rurale ou en ville. L'exercice en zone rurale qui s'accompagne de nombreux déplacements coûte évidemment plus cher à l'infirmière. Mais il rapporte davantage en indemnités kilométriques. Et cette dernière déduira également plus de frais kilométriques sur sa déclaration 2035.

Impossible donc de déterminer si le différentiel entre indemnités de déplacement, indemnités kilométriques et déduction des frais kilométriques sur la 2035 (coût de l'essence et l'entretien de la voiture) est positif ou non pour l'infirmière libérale. D'autant plus que d'autres variables comme la pénibilité de l'exercice pourraient aussi pondérer cette éventuelle estimation. Même difficulté pour ce qui se rapporte à la structure de l'activité. La différenciation en termes de rentabilité directe entre une activité essentiellement tournée vers des AMI ou des AIS apparaît infaisable actuellement. On peut d'ailleurs s'étonner du manque de données disponibles dans ces domaines.

Les atouts de l'association de gestion agréée

L'adhésion à une association de gestion agréée permet à l'infirmière libérale de bénéficier d'un abattement de 20 % sur ses revenus imposables et d'un crédit d'impôt de 915 Euro(s) si son chiffre d'affaires annuel est inférieur à 27 000 Euro(s).

En clair, cela signifie que, dans le premier cas de notre « simulation », si l'infirmière est adhérente à une association de gestion agréée, elle déclarera non pas 13 573 Euro(s) mais 10 858 Euro(s)(soit 13 573 Euro(s)Euro(s)- 20 %). Ce qui donne, 877 Euro(s) d'impôts sur le revenu desquels il faut déduire 915 Euro(s) de crédit d'impôt, soit 0 Euro(s) à débourser pour l'infirmière.