« Faire tomber les murs » ! - L'Infirmière Libérale Magazine n° 192 du 01/04/2004 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 192 du 01/04/2004

 

2e Forum des associations d'infirmiers libéraux

Sur le terrain

Individualistes, les infirmiers libéraux ? Pas tous ! Ainsi, certains s'engagent dans des associations, créent des réseaux, essaient d'abattre les barrières, de déplacer les montagnes... et aussi de fédérer leurs initiatives. Les pionniers de ce mouvement se sont réunis, fin mars, pour le "2e Forum des associations et réseaux".

Parce que « ensemble on est plus fort », le "2e Forum des associations et réseaux d'infirmiers libéraux" s'est tenu à Aix-en-Provence, les 20 et 21 mars. Une belle occasion pour tous les participants de « briser l'isolement » inhérent à l'exercice libéral, mais aussi de valoriser les compétences de tous les infirmiers libéraux...

Des compétences qui sont multiples et étendues : dispenser les soins quotidiens bien sûr, mais aussi assurer la continuité des prises en charge, le lien ville-hôpital, la coordination sanitaire-social, la prévention, l'éducation pour la santé... Autant de compétences qui sont évidentes pour nous... mais qui s'avèrent passablement méconnues de certains de nos partenaires, et parfois non des moindres (Urcam, URML, ARH...).

L'objectif de ce Forum ? Permettre aux responsables d'associations de mieux se connaître, mais aussi de mieux faire connaître - et reconnaître - leur travail. « Notre objectif est de faire tomber les murs qui cloisonnent le système de santé en France », annonce David Guillon (Argil 06, Nice). Son credo ? « La reconnaissance officielle du concept de réseau ». Le réseau étant « un moyen d'injecter davantage de relations transversales dans un système par trop pyramidal », estime Ghislaine Meillerais (Mil Sud 44, Nantes).

Rareté des financements

Le Forum d'Aix a d'abord dressé un "état des lieux" des diverses initiatives associatives. Certaines étant très avancées, d'autres moins. L'expérience des uns venant enrichir celle des autres. Bref, un vrai forum. Où l'on discute ferme. Où l'on échange de bons tuyaux. Où l'on s'entraide. Où l'on s'invective un peu parfois (mais pas trop quand même). Où l'on rêve un peu, aussi, de temps en temps... mais ça fait tellement de bien ! Et où l'on découvre que tout le monde, finalement, rencontre peu ou prou les mêmes difficultés.

Principal problème : le financement. Ou plutôt le manque de financement. Car les subventions se font rares. Presque partout, les Urcam et les ARH récusent les dossiers montés par les infirmiers libéraux. Pas assez ceci. Pas assez comme ça...

Ainsi, l'Argil 06 a déposé trois demandes au Faqsv. En réponse : trois refus. Autres sources possibles de financements : les collectivités territoriales (région, conseil général, mairies...), mais avec de grandes disparités selon les départements. Certaines collectivités territoriales sont relativement ouvertes, quand d'autres sont beaucoup plus pingres. Partout, les infirmiers libéraux donnent beaucoup. De leur temps, comme de leur énergie. Soins, réunions, associations... À force, ça use. Presque toutes les initiatives reposent sur la "bonne volonté" de quelques-uns qui, parfois, s'épuise au fil du temps. « Le bénévolat, c'est très bien au début, mais à terme il trouve aussi ses limites », s'insurge Yann Bénéteau (Résiladom, Bordeaux). « Tout repose sur deux ou trois personnes », constate Muriel Barberis (Infidom 13, Marseille). « Sans aide financière, on ne pourra pas continuer », se désole Cathy Gerrero (Adiila, Albi).

Entretenir la motivation

En attendant les subsides institutionnels, que faire ? « Pour entretenir la motivation, il faut offrir des services aux adhérents de nos associations : offres de remplacements, partage de patients lourds, outils facilitant le travail, dossiers de soins... », insiste David Guillon. À Albi, l'Adiila organise des formations pour ses adhérents. À Rodez, l'Aildgr offre à ses adhérents des caducées qui permettent d'éviter les PV.

Car « adhérer, c'est bien. Participer, c'est mieux... Mais s'impliquer, c'est encore mieux ! », insiste Yann Bénéteau. C'est pourquoi les organisateurs de ce 2e Forum aimeraient fédérer l'année prochaine l'ensemble des initiatives analogues. Ils aimeraient que l'ensemble des associations et réseaux d'infirmiers libéraux se donnent rendez-vous au printemps 2005 pour la 3e édition. Même date, même heure, mais cette fois dans la région bordelaise. Histoire d'associer aussi travail et tradition culinaire.

UN NOYAU D'ASSOCIATIONS ET DE RÉSEAUX PIONNIERS

- Étaient dûment représentés au 2e Forum, à Aix-en-Provence les associations et réseaux d'infirmiers libéraux suivants :

- Adiila, Albi (Tarn) ;

- AILDGR, Rodez (Aveyron) ;

- AISC, Marseille (Bouches-du-Rhône) ;

- Argil 06, Nice (Alpes-Maritimes) ;

- Infidom 13, Marseille (Bouches-du-Rhône) ;

- Infidom 64, Biarritz (Pyrénées atlantiques) ;

- MilSud 44, Nantes (Loire atlantique) ;

- Sidéral Santé, Toulouse (Haute-Garonne) ;

- Résiladom, Bordeaux (Gironde).

Articles de la même rubrique d'un même numéro