Des élections sous haute tension

Après les régionales (en mars) et les européennes (le 13 juin), ce sera pour nous le tour des élections professionnelles à la Carpimko, à la fin du mois de juin. Les enjeux sont importants. D'une part, parce qu'il y va de l'avenir de nos retraites. D'autre part, parce que ces élections seront un moyen d'apprécier le rapport de force entre les différentes listes qui se présentent au suffrage de la profession.

Chez les infirmiers, il y a grosso modo deux camps : d'un côté le syndicat Convergence infirmière ; de l'autre l'union de tous les opposants (FNI, Sniil, Onsil...) à ce syndicat. Plus quelques outsiders. Globalement, le contexte reste très tendu. Entre les deux camps, les positions sont diamétralement opposées.

Guerres fratricides et combats de clans

Chaque semaine apporte sa dose d'invectives. La hargne est bien installée et elle fait feu de tout bois. Comme dans les guerres de clans, on ne sait plus très bien pourquoi, à l'origine, la haine est apparue. Mais, aujourd'hui, l'essentiel n'est-il pas d'abord de se haïr ? Les guerres fratricides ne sont pas les moins dévastatrices.

L'objet du conflit ? Sur le plan technique, la discorde vient principalement des modalités de départ à la retraite, du montant des taux d'appel des cotisations à venir et aussi de l'attribution éventuelle de certaines "réserves" financières de la Carpimko pour limiter temporairement la hausse de ces taux.

Sur le fond, il s'agit bien sûr d'un classique enjeu de pouvoir entre les différents protagonistes, où les alliances se nouent (et se dénouent) en fonction des stratégies des uns et des autres. Ambiance électrique. Ciel d'orage. Surenchères verbales. Au final, il n'est pas toujours évident de s'y retrouver vraiment...

Un enjeu professionnel important

La Carpimko est l'une des onze sections professionnelles de la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (site Internet : http://www.cnavpl.fr), l'organisation autonome dédiée aux professions libérales, instituée par l'article L 621-3-3e du Code de la Sécurité sociale.

La Carpimko gère trois régimes de retraite et un régime de prévoyance. Son fonctionnement est contrôlé par des autorités de tutelle (notamment le ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale ; le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie ; ainsi que la Cour des comptes). Un directeur et un agent comptable assurent le fonctionnement interne de la Caisse.

La Carpimko est dirigée par un conseil d'administration, élu par ses affiliés et composé de vingt membres titulaires (et de vingt membres suppléants). Laurent Lefèvre (élu de Convergence infirmière), infirmier à Bourgoin-Jallieu (Isère), en est le président. Le conseil d'administration a un rôle important. C'est notamment lui qui établit les statuts et vote les différents budgets. Ses décisions, avant d'être appliquées, doivent avoir reçu l'agrément des autorités de tutelle.

Votez !

Les vingt membres titulaires du conseil d'administration se répartissent dans cinq collèges (huit infirmiers, six masseurs-kinésithérapeutes, deux pédicures, deux orthophonistes et deux orthoptistes). Ils sont élus pour six ans (renouvelables par moitié tous les trois ans). Chez les infirmiers, quatre sièges de titulaires seront donc à pourvoir fin juin (et quatre sièges de suppléants).

À l'heure actuelle, pour l'essentiel, la profession est toujours en panne de représentativité. À plus d'un titre, la pire attitude vis-à-vis de ces élections serait le désintérêt, donc l'abstention. Alors, faites votre choix en conscience... mais, surtout, votez ! Afin que la Carpimko ne finisse pas K.-O. Et que la profession puisse enfin sortir du chaos provoqué par les zizanies syndicales qui ridiculisent la profession et la détournent des véritables enjeux d'aujourd'hui.