Un cruel manque de moyens

Le 4 mai dernier, se sont réunis à Toulouse les spécialistes de la maladie d'Alzheimer, pour le 3e Congrès national des unités de soins Alzheimer. Tous les intervenants ont dénoncé le manque actuel de moyens, qui pénalise cruellement les malades et les familles. D'après eux, le plan Vieillesse et solidarité, qui a été lancé par le Gouvernement Raffarin à l'automne dernier, nuit gravement à une prise en charge de qualité.

En effet, selon les responsables des établissements d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes (Ehpad), il manquerait d'ici 2010 entre 100 000 et 120 000 nouvelles places d'hébergement. Or, d'ici à 2007, le plan Vieillesse et solidarité n'en propose que 10 000... Il semblerait que la soi-disant prise de conscience des pouvoirs publics, après la canicule de l'été 2003, n'ait en fait été qu'un leurre.

À cette insuffisance de places, s'ajoute le manque de personnel, très important en ce qui concerne la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. En effet, les soins aux déments nécessitent beaucoup de temps et d'investissement relationnel, ce qui devient vite irréalisable avec un ratio très insuffisant d'un soignant pour six malades. Sans compter le manque d'espace, l'insuffisance de place en institution et l'inadaptation de bon nombre de structures. En effet, seul un tiers des Ehpad possède actuellement une unité Alzheimer...

Ces difficultés conduisent souvent les familles à prendre en charge chez elles des personnes âgées démentes nécessitant surveillance et soins. Or cette prise en charge est si lourde et si difficile qu'elle peut conduire certains proches dans des situations inextricables (dépression, déstabilisation...). D'autres enjeux liés à la maladie d'Alzheimer ont aussi été abordés, lors de ce Congrès, comme les aspects nutritionnels ou la prévention de la dépression.