Infertilité : principes et indications de l'échographie, de l'hystérographie et du test post-coïtal - L'Infirmière Libérale Magazine n° 224 du 01/03/2007 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 224 du 01/03/2007

 

Formation continue

Fiches techniques

L'ÉCHOGRAPHIE PELVIENNE

- Elle est utilisée à visée diagnostique pour révéler une anomalie utérine ou ovarienne.

- Elle permet de détecter la présence d'une masse pelvienne anormale (fibrome utérin, kyste de l'ovaire) et de déceler une hyperplasie endométriale, des polypes et des lésions d'adénomyose (endométriose touchant plus précisément l'utérus lui-même).

- Examen de choix car indolore, d'une innocuité totale et renouvelable à souhait, l'échographie présente néanmoins des limites. « Elle ne décèle que rarement l'existence de petits polypes intra-utérins et les trompes échappent à son contrôle, indique le Dr Anne de Kervasdoué. C'est donc un examen complémentaire à l'hystérographie qui reste indispensable pour visualiser l'intérieur de la cavité utérine et des trompes. »

L'HYSTÉROGRAPHIE OU HYSTÉROSALPINGOGRAPHIE

- Cet examen radiographique utilise un produit de contraste qui opacifie l'utérus et les trompes.

- Il renseigne sur la morphologie de l'utérus (taille, forme, contours) et du col (col béant favorisant les fausses couches ou au contraire obturé par un polype ou une synéchie*).

- Il informe aussi sur d'éventuelles anomalies (présence d'une synéchie, de fibromes, de polypes) et malformations (utérus cloisonné).

- Les différents clichés radiographiques successifs permettent de mettre en évidence des anomalies au niveau des trompes (obstruction...).

- Toutefois, l'absence d'opacification peut être liée à un spasme pendant l'examen et non à un véritable obstacle, ce qui rend parfois cet examen peu fiable. À l'inverse, la pression exercée par la montée du liquide peut "déboucher" une trompe un peu récalcitrante et favoriser la survenue d'une grossesse peu de temps après. Il appartient au praticien de connaître les avantages et les limites de cette technique pour en apprécier les résultats et juger des examens complémentaires. Ainsi, en cas de doute sur la perméabilité tubaire ou de suspicion forte d'endométriose (dosage de CA 125 ++), on pourra avoir recours à la coelioscopie.

LE TEST POST-COÏTAL (TEST DE HÜHNER)

- Ce test a pour but :

-> de vérifier la qualité de la glaire et l'ouverture du col ;

-> d'évaluer et d'étudier le comportement des spermatozoïdes dans la glaire cervicale (nombre et mobilité).

- Il consiste à prélever de la glaire au niveau du col chez une femme en milieu de cycle, une dizaine d'heures après un rapport sexuel complet non protégé :

-> la glaire joue un rôle important dans la fertilité. Elle assure la survie durant quelques jours des spermatozoïdes grâce à son milieu alcalin et protecteur contre les bactéries, mais aussi leur progression vers le col, l'utérus et les trompes ;

-> l'étude de la glaire au microscope permet d'apprécier sa qualité (elle doit être abondante et transparente comme du blanc d'oeuf cru) ainsi que le nombre et la mobilité des spermatozoïdes. Le test est positif en présence de 5 à 10 spermatozoïdes mobiles par champ. Le test est négatif lorsqu'il n'y a pas de spermatozoïdes ou quand ils sont immobiles ;

-> ce test peut être complété par un test croisé où la glaire de la femme est testée avec un sperme témoin normal et où le sperme du mari est mis en contact avec une glaire témoin normale.

*Accolement des deux parois du col de l'utérus ou de l'utérus lui-même.

LA COELIOSCOPIE

- Considérée comme un acte chirurgical, cette exploration n'est effectuée qu'en dernier recours. Elle peut être envisagée en première intention en cas d'endométriose avérée. Elle présente alors un intérêt diagnostique et thérapeutique. Elle permet en effet d'observer l'aspect externe de l'utérus, des ovaires ainsi que des trompes et de détecter des anomalies (ovaires recouverts de follicules, lésions d'endométrioses ou kystes sur les ovaires, adhérences entre l'ovaire et la trompe gênant le parcours de l'ovule). Dans le même temps, il est possible de vérifier la perméabilité tubaire et de réaliser si nécessaire un geste curatif (ponction d'un kyste, section des adhérences, exérèse des nodules d'endométriose).