La gestion des déchets de soin (1re partie) - L'Infirmière Libérale Magazine n° 230 du 01/10/2007 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 230 du 01/10/2007

 

Formation continue

Fiches techniques

DÉFINITION

- Le cabinet, par son activité, génère de nombreux déchets, dont certains doivent être considérés comme à risque infectieux.

Ces déchets, ou "déchets d'activité de soins à risque infectieux" (DASRI), répondent à une définition précise selon le décret n° 97-1048 du 6 novembre 1997. Ce sont « les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de traitement curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire ».

- Ces déchets doivent évidemment suivre une filière spécifique de traitement afin d'éliminer le risque infectieux qu'ils présentent. Il convient donc de trier les déchets produits et de bien individualiser les DASRI : contenants spéciaux, filière spéciale menant à l'incinération.

- Tout doit donc être fait pour que le matériel souillé lors d'une utilisation chez un patient ne puisse pas contaminer le soignant ou une tierce personne.

- Juste après usage, le matériel à usage unique sera déposé dans une poubelle de DASRI.

OBJETS PIQUANTS ET TRANCHANTS

- Les objets piquants et tranchants (fil à aiguille sertie, aiguille, seringue à aiguille sertie...) à usage unique sont immédiatement éliminés, sans dépose intermédiaire, dans un conteneur adapté et conforme à la réglementation, situé à portée de main et dont le niveau de remplissage est vérifié.

-> Attention : il est interdit de recapuchonner une aiguille ou de la désadapter à la main (risque majeur d'accident d'exposition au sang).

DISPOSITIFS MÉDICAUX RÉUTILISABLES

- Ils seront manipulés avec précaution et immergés dans un bain de produit détergent ou "détergent-prédésinfectant" avant le nettoyage et la mise en oeuvre de la procédure adaptée de désinfection ou de stérilisation.

DÉCHETS MOUS

- Pour les autres déchets liés à l'activité de soins, le risque infectieux est avéré lorsque le déchet contient ou a été en contact avec des micro-organismes ou des toxines pathogènes pour l'homme.

- C'est le cas pour les déchets produits lors de soins aux personnes qui présentent une infection en général (Salmonella, Shigella, E. Coli entéropathogène, Brucella, Mycobactérium tuberculosis, VIH, hépatites...) dont les infections opportunistes (Staphylococcus, entérobactéries, Pseudomonas, Acinetobacter, Clostrodium, levures, parasites, virus...).

- Ces déchets, stockés dans des conteneurs normalisés de couleur jaune avec logo "risque biologique", seront éliminés sans délai par une filière autorisée.

DIFFICULTÉ DU TRI

- Pour certains déchets, le choix de la filière peut être difficile. Il faut savoir que certains dispositifs médicaux peuvent avoir un impact pycho-émotionnel défini comme un risque ressenti, plutôt que comme un risque réel (crainte de celui qui se trouve en présence de déchets fortement évocateurs d'une activité de soins de par leur nature ou leur provenance). C'est le cas pour les seringues sans aiguilles, les pansements ou compresses non utilisés.

- Une entente préalable avec la filière d'élimination des ordures ménagères peut être nécessaire pour certains types de déchets. Sinon, bien que plus coûteuse, la filière DASRI est recommandée.

TRI SÉLECTIF

- Les déchets qui ne présentent pas de risque infectieux sont ceux qui n'ont aucun contact avec des sources biologiques. Ils seront éliminés avec les ordures ménagères.

- Enfin, d'autres déchets peuvent présenter un risque chimique et sont produits par l'activité médicale : médicaments, amalgames dentaires... Ils suivent alors des filières spécialisées.

TRANSPORT DE PRÉLÈVEMENTS BIOLOGIQUES, LINGES ET MATÉRIELS SOUILLÉS

- Le transport de prélèvements biologiques du cabinet vers le laboratoire d'analyses doit respecter des règles de sécurité, pour le transporteur notamment. Le matériel biologique doit bénéficier d'un triple emballage :

-> tube de prélèvement,

-> sachet plastique fermé hermétiquement,

-> caisse fermée de transport.

- L'ordonnance doit être en dehors du sachet plastique afin de ne pas être souillée, en cas de bris de tube, par exemple.

- En règle générale, pour le transport du matériel souillé ou sale, il faut toujours prévoir un emballage fermé étanche, afin d'éviter tout risque de contamination de l'environnement et des personnes.

- Ces dispositions sont particulièrement importantes lors des visites à domicile : il convient en effet de disposer de plusieurs types de conteneurs pouvant être fermés hermétiquement pour contenir les dispositifs médicaux souillés.

-> Attention : un traitement préalable par immersion, ou au moins un essuyage des surfaces externes souillées, peut être nécessaire pour sécuriser les manipulations ultérieures.