Le LMD s'invite au Salon infirmier

Le LMD, star du salon infirmier ? Deux semaines avant le grand rendez-vous annuel de la profession, les associations qui réclament la réforme des études paramédicales affichent leur confiance. Christian Camou, président du Cefiec, a obtenu des assurances de la part des pouvoirs publics : « Yann Bubien, conseiller de Roselyne Bachelot, nous a affirmé que le gouvernement conduirait la réforme au plus tard avant la fin de la législature. » L'association de formateurs veut croire en la volonté de Nicolas Sarkozy de « revaloriser la profession », comme celui-ci l'a promis. Traduction : le LMD aura bel et bien un impact sur les salaires des infirmières et des cadres. « Ça va de pair et c'est le sens de l'histoire », croit savoir Christian Camou, qui a également reçu la promesse que la réforme intégrerait le nouveau programme de formation, en préparation pour la rentrée 2009. Pour le Cefiec, le Salon infirmier sera l'occasion de « faire passer le message » de sa détermination sur le dossier.

Le dossier de l'universitarisation des études n'est pas neuf. Il est même plus ancien que le Salon infirmier, comme le rappelle Claudine Cosnard, présidente de l'Unasiif (Union nationale des associations en soins infirmiers et des infirmières françaises) entre 1996 et 2000 : « Le premier texte sur la libre circulation des infirmières en Europe date de 1979 ! Dans les années 1980, la fac de Bobigny a même essayé de développer un Deug de soins. L'expérience a duré dix ans. »

Rassembler la profession

L'Unasiif a déposé ses statuts en 1987, avec pour objectif d'unir la profession. En 1988, forte de sa puissance et de ses 80 associations membres, elle avait ses entrées auprès des pouvoirs publics et avait contribué à l'organisation du premier Salon infirmier européen. « L'Unasiif et le Salon avaient la même logique : que des infirmières puissent se rencontrer en dehors des syndicats, peu représentatifs. À l'époque, le Salon avait peu de moyens, on avait du mal à y envoyer les infirmières. » Depuis, le Salon infirmier s'est développé, tandis que l'Unasiif a décliné. Comme le Cefiec cette année, elle a perdu en 2000 son siège au Conseil supérieur des professions paramédicales, transformé en "Haut conseil". « Aujourd'hui, il y a six associations membres », constate Jean-Jacques Scharff, actuel président de l'Unasiif.

La courtoisie de mise

Il n'empêche, l'organisation entend bien donner de la voix pour faire avancer le LMD : « Il faut qu'enfin on rejoigne l'Europe ! Si le gouvernement n'avance pas, nous nous tournerons vers la justice européenne », prévient Claudine Cosnard, pour qui cette édition du Salon infirmier doit être "courtois" : « Je ne sais pas quel accueil les étudiants réservent à Roselyne Bachelot, mais j'espère qu'elle sera interpellée poliment. Je ne pense pas que sortir les banderoles comme l'an dernier serve vraiment à quelque chose. »