La contraception par pilules combinées estroprogestatives (EP) - L'Infirmière Libérale Magazine n° 235 du 01/03/2008 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 235 du 01/03/2008

 

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Généralités

-> Les pilules doivent faire l'objet d'une prescription personnalisée : au-delà des critères médicaux, il convient de tenir compte du prix et du niveau de remboursement des pilules. Un grand nombre de pilules ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale comme les pilules minidosées de 3e génération dont il faut savoir que leurs vertus présumées sont remises en cause par des études anglaises ayant montré qu'elles génèrent plus d'accidents thromboemboliques.

-> Elles associent une prise simultanée d'éthinyl-estradiol (EE) et de progestatif sur 21, 22 ou 28 jours(1) selon les pilules.

-> Elles ont une action antigonadotrope, antiglaire (rendant la glaire cervicale imperméable) et antinidatoire (empêchant la nidation par atrophie de l'endomètre).

-> D'importantes évolutions apportées à la contraception EPC ont permis d'améliorer sa tolérance clinique et son acceptation par les femmes. Ces évolutions se sont traduites par la mise sur le marché de pilules "minidosées" contenant, selon les générations, entre 30 et 15 µg d'EE contre 50 pour les pilules normodosées. Correctement utilisés, les EPC restent la contraception la plus efficace (99,5 %). En outre, elle diminue les grossesses non désirées ou extra-utérines, les troubles du cycle (dysménorrhées, ménorragies, métrorragies...), les kystes et les cancers épithéliaux de l'ovaire (40 %), l'hyperplasie et l'adénocarcinome de l'endomètre (- 50 %) et les infections utéro-annexielles (salpingites - 50 %), contribuant ainsi à protéger la fertilité des femmes.

Optimiser l'usage

Avoir toujours sur soi une plaquette de pilule de secours.

-> Le moment de la prise est moins important que sa régularité. Le mieux est d'instaurer un rituel en associant la prise de la pilule à un geste quotidien systématique.

-> En cas d'oubli, d'une manière générale, il est conseillé de prendre la pilule oubliée dès que l'on s'en aperçoit et de protéger ensuite les rapports avec des préservatifs pendant sept jours.

-> En cas d'oublis successifs (deux à trois jours), ne jamais s'arrêter intempestivement de prendre la pilule. Cela peut provoquer une levée de l'inhibition de l'ovulation et un risque de grossesse en cas de rapports.

-> Pilule minidosée : éviter d'oublier sa pilule juste avant et juste après la semaine d'arrêt. Avec ce type de pilule, le blocage de l'ovulation est moins durable et rester plus de sept jours sans couverture contraceptive présente un risque.

-> Quelle que soit la durée des règles, il est impératif de commencer la nouvelle plaquette conformément au calendrier prévu.

-> Les pilules minidosées (- de 35 µg d'EE) peuvent occasionner des saignements anarchiques (spotting) transitoires et sans danger(2).

(1) Les pilules combinées à 28 jours comportent un certain nombre de comprimés (entre 4 et 7) qui ne contiennent pas d'hormones (placebo inerte) mais permettent d'instaurer un rituel de prise sans interruption.

(2) La dose d'hormones des pilules minidosées, suffisante pour bloquer l'ovulation, est insuffisante pour maintenir la cohésion de l'endomètre. Il se fragilise et saigne entraînant dans certains cas un spotting. le tabac (il accélère l'élimination hépatique des hormones de la pilule), l'oubli ou le vomissement d'un comprimé peuvent être à l'origine de saignements anarchiques sous pilule contraceptive minidosée.