Les pharmaciens en première ligne - L'Infirmière Libérale Magazine n° 235 du 01/03/2008 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 235 du 01/03/2008

 

Maladie d'Alzheimer

Actualités

Sur le terrain

Avec quelque 850 000 personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer en France, celle-ci constitue d'ores et déjà un véritable fléau auquel les pharmaciens sont régulièrement confrontés dans leurs officines. Pour faire le point sur cette maladie, l'Académie nationale de pharmacie lui a consacré, en janvier, une séance thématique.

L'Académie de pharmacie n'avait pas attendu le lancement officiel, au cours du 2e semestre 2007, par le Président de la République du Plan Alzheimer pour programmer une de ses six journées d'étude sur cette maladie. « Il nous semblait nécessaire de faire le point sur nos connaissances, explique le professeur émérite Jean Féger, membre de l'académie et organisateur de cette séance. Et cela, d'autant que les pharmaciens qui, par définition, sont en contact direct avec des millions de personnes, sont à même de noter les troubles de leur clientèle. À condition de les inciter à se tenir au courant de l'évolution de nos connaissances sur cette maladie... »

État des lieux

Au cours de cette séance, plusieurs spécialistes dont les professeurs Dubois, Duyckaerts, Checler et Buée, ont donc dressé un état des lieux de la recherche dans ce domaine. « Il semble que l'on ait aujourd'hui bien mis en évidence le trouble au niveau cellulaire et moléculaire, résume Jean Féger. On sait que la maladie se caractérise par une accumulation anormale de deux protéines (tau et peptide A bêta) présentes normalement dans les neurones. En revanche, en termes de stratégies thérapeutiques, nous ne savons encore qu'atténuer les symptômes de la maladie, du moins à ses débuts... »

De gros progrès

Même si, aujourd'hui, on ne peut en guérir, le professeur Dubois a tenu à souligner que la maladie d'Azheimer était l'affection du cerveau pour laquelle les progrès les plus importants avaient été réalisés au cours de ces vingt dernières années... Le professeur Buée a, quant à lui, présenté les principales pistes de recherche en cours, en soulignant que « l'immunothérapie était sans doute l'innovation thérapeutique qui portait le plus d'espoir dans le traitement de cette maladie ».

Ainsi, si ces recherches s'avéraient concluantes, de nouveaux moyens thérapeutiques curatifs pourraient voir le jour d'ici trois à cinq ans. Quand on sait que d'ici une dizaine d'années, la France comptera entre 1,5 et 2 millions de personnes atteintes par cette maladie, l'enjeu est de taille.