La grève de la faim en dernier recours - L'Infirmière Libérale Magazine n° 236 du 01/04/2008 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 236 du 01/04/2008

 

Actualité

profession

HANDICAP > Invalide depuis son agression en 1999, Jonathane Bottiglieri, infirmière libérale à La Ciotat, a entamé, en février, une grève de la faim. Un appel au secours désespéré, pour obtenir enfin l'indemnisation des nombreux dommages qu'elle a subis.

Pour Jonathane Bottiglieri, le temps s'est arrêté un soir de l'été 1999, il y a presque dix ans déjà. Alors qu'elle achevait sa tournée, cette infirmière libérale de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, est agressée par un toxicomane, qui lui dérobe argent et seringues. Une attaque d'une rare violence, qui lui vaut dix jours de coma. Elle en ressort avec une fracture de la clavicule et des cervicales, et de multiples contusions.

« Depuis 1999, j'ai passé la moitié de mon temps à l'hôpital, mais mon état n'a fait qu'empirer, déplore l'infirmière, aujourd'hui âgée de 44 ans. Je suis paralysée du bras droit et sourde d'une oreille, et j'ai des complications respiratoires. On m'a même diagnostiqué il y a trois mois une fibromyalgie. »

Sans travail

Dans l'impossibilité de reprendre son activité, Jonathane s'est vite retrouvée sans moyen de subsistance. Les 20 000 francs - 3 000 euros environ - versés à l'époque par la Commission d'indemnisation des victimes d'infraction (Civi) ont été entièrement absorbés par le remboursement de ses dettes : « J'ai aussi touché une indemnité de la Carpimko, mais elle s'est arrêtée au bout d'un an, regrette la jeune femme. Quant aux trois assurances que j'avais souscrites, aucune d'elles ne m'a versé le moindre centime. Il aurait mieux valu que je tombe dans les escaliers, m'ont-elles dit ! »

Bien que reconnue "travailleur handicapé" dès 2002, Jonathane n'a pas non plus obtenu d'aide sociale : « À la fin de l'année dernière, la Sécurité sociale m'a promis une pension mensuelle de 250 euros, mais je n'ai rien vu venir... »

L'infirmière devra bientôt quitter son appartement, qu'elle a été obligé de mettre en vente. Sans ressources, épuisée par les 35 expertises médicales qu'elle a subies en vain depuis son agression, elle a décidé, en février, d'entamer une grève de la faim, dans l'espoir de sensibiliser l'opinion publique.

Au pied du mur

Alerté par la presse locale, le très médiatisé Gilbert Collard, avocat au barreau de Marseille, lui promet aujourd'hui de lui apporter son aide. Mais à son 28e jour de grève, la libérale ne s'était pas encore résolue à mettre fin à son combat, mené au péril de sa vie : « Je souhaite par-dessus tout que mon expérience serve aux autres libérales. En ce qui me concerne, j'ai déjà tout perdu. »

ALLERGIES RESPIRATOIRES

Les élèves à l'infirmerie

Les infirmières scolaires sont de plus en plus souvent confrontées aux allergies respiratoires des enfants, indique une enquête réalisée pour le Comité français d'observation des allergies (CFOA) et le Syndicat national des infirmières en milieu scolaire (SNAIMS). 84 % d'entre elles en ont déjà observé les symptômes. Or elles manquent d'informations pour aider les élèves et les parents, alors même qu'elles « entendent participer et s'associer aux démarches de prévention et de dépistage des allergies respiratoires », indique la présidente du syndicat, Sylvianne Fleuchey-Croon.