Retour à la vie pour Jonathane Bottiglieri - L'Infirmière Libérale Magazine n° 237 du 01/05/2008 | Espace Infirmier
 

L'infirmière libérale magazine n° 237 du 01/05/2008

 

Actualité

profession

HANDICAP > Après plus de trois semaines de grève de la faim, l'infirmière de la Ciotat a accepté d'être hospitalisée

Au bout du fil, la voix est encore frêle, mais elle a retrouvé le sourire : « Je recommence à marcher et à bouger un peu. Cela me permet de sortir dans le jardin, pour profiter du soleil et du ciel bleu. »

C'est le 1er avril dernier, in extremis, que Jonathane Bottiglieri a accepté de cesser sa grève de la faim, entamée plus de trois semaines auparavant. Invalide depuis son agression en 1999, sans ressources, cette infirmière libérale de la Ciotat avait voulu, par ce geste, lancer un ultime appel au secours (cf. ILM n° 236). Il aura été entendu : « J'ai reçu de nombreux soutiens de la part des médias, du centre communal d'action sociale de la Ciotat, mais aussi d'autres professionnels qui m'ont envoyé des mails de toute la France. Après neuf ans de galère, cela fait du bien de ne plus se sentir seule. Je reprends foi dans la vie. »

Fortes indemnités

Actuellement hospitalisée à Marseille, Jonathane doit surtout son retour à la vie à Gilbert Collard, qui a repris sa défense « pour 100 euros symboliques ». Le célèbre avocat marseillais a déjà fait en sorte que l'infirmière puisse souscrire une complémentaire santé - « jusqu'à présent, mes parents prenaient en charge mes frais d'hospitalisation » - et qu'elle ait à nouveau accès à un compte bancaire.

Il s'est également attaqué aux 574 pages du dossier de Jonathane, où il aurait déjà repéré de nombreux vices de forme : « Dès que j'aurai repris des forces, nous passerons devant le juge en référé, assure l'infirmière. Selon maître Collard, je devrais obtenir de fortes indemnités, non seulement pour le préjudice économique subi du fait de mon arrêt de travail, mais aussi pour les dommages corporels. »

Avec un taux d'incapacité qui atteint 90 %, Jonathane, 44 ans, sait qu'elle ne pourra plus jamais exercer son métier d'infirmière libérale : « Mon souhait, c'est simplement d'être bien soignée, pour continuer à vivre sans trop souffrir. »