Agitation

L'annonce par le président de la République de «mesures de fermeté» pour la psychiatrie, suite au meurtre d'un étudiant grenoblois par un patient schizophrène, a provoqué en décembre de grands remous dans la communauté soignante⁽¹⁾. La réponse essentiellement sécuritaire au mal de vivre de ce secteur en manque croissant de moyens humains (1 000 postes de psychiatres vacants dans le public - fermeture de 100 000 lits en 30 ans) stigmatise le million et demi de personnes qui y sont hospitalisées chaque année en France. Dispositif de géolocalisation, bracelets électroniques, création de chambres d'isolement et d'unités fermées supplémentaires... Un véritable arsenal qui ne peut que contribuer à véhiculer la peur et à reléguer à l'écart de la société patients et personnels qui les soignent. Dans ce contexte, l'initiative des infirmiers libéraux de Toulouse (p.16) qui ont choisi d'axer leur pratique sur la prise en charge des malades psychotiques à domicile est remarquable. Elle met aussi en évidence la nécessité de maîtriser des compétences spécifiques. Mais, en ces temps moroses, mieux vaut ne pas trop en demander à la Dhos⁽²⁾ sur les questions de formation : le référentiel visant à l'intégration des études dans le LMD vient d'être rejeté par 22 organisations professionnelles infirmières. La raison : un document incomplet, unilatéralement remanié sans concertation. Une copie à revoir pour ce début d'année 2009. Faute de quoi, il sera difficile d'éviter l'agitation programmée de toute une profession.