Les AINS - L'Infirmière Libérale Magazine n° 244 du 01/01/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Libérale Magazine n° 244 du 01/01/2009

 

Un traitement

Cahier de formation

Le point sur

D'action rapide, les anti-inflammatoires non stéroïdiens injectables (AINS) sont indiqués en traitement symptomatique de syndromes inflammatoires aigus.

Présentation des AINS

Les AINS ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (par opposition aux corticoïdes à noyaux stéroïdes) appartiennent à différentes classes chimiques au mode d'action semblable : ils inhibent l'action d'enzymes (les cyclo-oxygénases COX-1 et COX-2) qui participent à la synthèse des prostaglandines et du thromboxane, eux-mêmes impliqués dans les processus d'inflammation et de la douleur, de la fièvre, de l'agrégation des plaquettes sanguines et de la protection de la muqueuse gastrique.

Les AINS ont donc des actions anti-inflammatoires et antalgiques, antipyrétiques, antiagrégantes plaquettaires et des effets ulcérogènes.

Quand sont-ils prescrits ?

Les AINS n'agissent pas sur la cause mais sur les symptômes de réactions inflammatoires aiguës.

La voie injectable, d'action rapide, est indiquée en initiation de traitement et/ou lorsque les voies orales et rectales ne peuvent être utilisées en traitement :

→ des poussées aiguës de rhumatismes inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante et syndromes apparentés), des rhumatismes abarticulaires (périarthrites, tendinites...), des lombalgies aiguës et des radiculalgies ;

→ des algies d'origine néoplasique ;

→ des crises de coliques néphrétiques.

Comment les administrer ?

Voie d'administration

Ils sont injectés par voie intramusculaire stricte. En rhumatologie, ils sont également administrés à très faible dose en épidermique, dermique ou hypodermique dans le cadre de la mésothérapie, conjointement à d'autres produits (anesthésiques locaux, décontracturants...).

Mode d'administration

Les injections doivent être faites dans la partie externe du quadrant supéro-externe de la fesse, profondément et lentement. En cas de prothèse de hanche, injecter du côté opposé. En cas de fortes douleurs au moment de l'injection, arrêter immédiatement.

Durée de traitement

La durée maximale du traitement est de 2 à 3 jours (ce délai permettant si nécessaire la mise en oeuvre du relais par voie orale ou rectale).

Quels sont les effets indésirables à surveiller ?

Gastro-intestinaux : les effets indésirables les plus fréquents sont des douleurs épigastriques, vomissements, dyspepsies, diarrhées, flatulences, gastrites. Plus rarement, peuvent apparaître des ulcères, des perforations, des hémorragies gastro-intestinales. Un traitement protecteur de la muqueuse gastrique est prescrit pour les patients à risque (patients âgés, antécédents gastro-intestinaux...).

Respiratoires : les AINS peuvent entraîner une crise d'asthme, notamment chez les sujets allergiques (en particulier à l'aspirine).

Rénaux : en inhibant l'action vasodilatatrice des prostaglandines rénales, les AINS sont susceptibles de provoquer une insuffisance rénale fonctionnelle. Une surveillance rénale est recommandée chez les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique, de syndrome néphrotique et des sujets âgés, déshydratés. Le risque de rétention hydrosodée et d'oedèmes impose une surveillance en cas d'hypertension ou d'insuffisance cardiaque.

Dermatologiques : risque de réactions cutanées allergiques (éruption cutanée, urticaire, eczéma). Interrompre immédiatement le traitement en cas d'apparition et consulter.

Quand sont-ils contre-indiqués ?

→ Au-delà de 5 mois de grossesse et en cas d'allaitement.

→ Antécédents d'allergie ou d'asthme déclenchés par la prise d'AINS ou d'aspirine.

→ Ulcère gastroduodénal en évolution, antécédents d'ulcère ou d'hémorragie récurrente.

→ Hémorragies de toute nature.

→ Insuffisance hépatocellulaire, cardiaque ou rénale sévères.

→ Moins de 15 ans.

→ Troubles de l'hémostase ou traitement anticoagulant en cours (contre-indication liée à la voie intramusculaire).

AINS injectables de nouvelle génération : seulement à l'hôpital

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens injectables de nouvelle génération inhibent plus sélectivement l'enzyme COX-2 qui est la seule impliquée dans les processus inflammatoires. L'intérêt étant de mieux cibler l'action pour limiter les effets indésirables, en particulier digestifs. Disponibles en ville par voie orale (Celebrex®), ils n'existent sous forme injectable qu'en milieu hospitalier sous le nom de Dynastat®, en traitement à court terme des douleurs postopératoires.

Dynastat®, qui se présente sous forme de poudre pour solution injectable dosée à 40 mg de parécoxib (inhibiteur séléctif de la COX-2), s'injecte en intramusculaire ou en intraveineuse (directe ou en perfusion après dilution).

*spécialités de référence substituables, **génériques