Pourquoi vacciner en priorité certaines catégories de population ?

Pendant les premiers mois d'une pandémie de grippe, le vaccin dirigé contre le virus ne sera pas encore disponible. Durant les trimestres suivants, la production de ce vaccin ne permettra pas de vacciner tout le monde tout de suite. Qu'est-ce qui prouvera alors à la population que ni l'argent, ni le favoritisme, ni une position dominante dans l'organigramme social ne déterminent la priorité de mise à disposition du vaccin ? Les infirmières appartiennent à l'une des professions qui seront très probablement vaccinées en priorité car leur rôle sera essentiel pour soigner les patients grippés. Cette priorité n'est donc liée ni à un passe-droit, ni à des avantages sociaux. Elle résulte d'une analyse raisonnée de l'intérêt de la population. Malheureusement, il est vraisemblable que, le jour où une pandémie démarrera, la panique rendra la population peu encline au bon sens. Le Comité consultatif national d'éthique* pour les sciences de la vie et de la Santé vient de le rappeler à l'État français en lui demandant d'expliquer en détail et dès maintenant aux citoyens pourquoi certaines professions seront prioritaires dans la distribution du vaccin pandémique. Cet effort d'information doit passer aussi par l'intermédiaire des revues professionnelles, parce qu'une fois la pandémie démarrée, il sera trop tard.